
Comprendre la gradation des appels : détresse ou urgence ?
La radio maritime distingue trois niveaux d’appel, à ne pas confondre :
o MAYDAY (détresse) : danger immédiat pour la vie humaine. Cela inclut un homme à la mer, un incendie à bord, une voie d’eau incontrôlable, un chavirage, un échouement dangereux ou un problème médical critique.
o PAN PAN (urgence) : situation sérieuse sans danger vital immédiat. Cela peut concerner une panne moteur rendant impossible le retour au port, un démâtage, une avarie de gouverne ou une dérive prolongée.
o SÉCURITÉ : message d’information relatif à un danger potentiel (bouée dérivante, obstacle flottant, météo sévère non diffusée, etc.).
Chaque année, au sein du Bloc Marine, le bon emploi de ces termes est rappelé, ce qui conditionne la rapidité et l’efficacité de la réponse des secours. Il est essentiel d’évaluer la situation avec calme et méthode.
Quels moyens utiliser pour alerter les secours ?
Le moyen principal d’émission d’alerte reste la VHF sur le canal 16, en veille permanente par les CROSS. Il convient de respecter une formulation claire, en répétant trois fois le mot-clé correspondant (ex. : « MAYDAY, MAYDAY, MAYDAY »), suivi du nom du navire, de son identification (indicatif ou MMSI), de sa position (latitude/longitude ou point remarquable), du type d’incident, du nombre de personnes à bord et de tout élément utile (blessure, avarie, conditions météo...).
Les équipements complémentaires jouent un rôle crucial :
o VHF ASN (appel sélectif numérique) : transmet automatiquement une alerte prioritaire contenant l'identité du bateau et sa position si la radio est reliée au GPS.
o Balise de détresse (EPIRB ou PLB) : à activer en dernier recours, si la VHF ne fonctionne plus ou en cas d’abandon du navire.
o Téléphone mobile 196 : depuis la côte ou à proximité, composer le 196 pour joindre directement un centre de sauvetage. Ce numéro est gratuit, fonctionne 24 h/24 et permet aux CROSS de géolocaliser l’appelant via les opérateurs télécom.
o Numéro d’urgence européen 112 : prioritaire même en cas de réseau saturé. Valable dans toute l’Europe, il nécessite la présence d’une carte SIM dans le téléphone pour permettre une localisation précise.
À noter également : les CROSS peuvent être joints directement selon la façade maritime.
Voici les numéros à connaître :
o CROSS Gris-Nez : 03 21 87 21 87 (frontière belge - Cap d'Antifer)
o CROSS Jobourg : 02 33 52 16 16 (Cap d'Antifer - Mont St-Michel)
o CROSS Corsen : 02 98 89 61 55 (Mont St-Michel - Pointe de Penmarc'h)
o CROSS Etel : 02 97 55 35 35 (Pointe de Pernmarc'h - frontière espagnole)
o CROSS Med - La Garde : 04 94 61 71 10
o CROSS Med - Corse : télex 460187
Avant de partir : anticiper, équiper, former
Un appel d’urgence réussi repose autant sur la connaissance des procédures que sur la préparation en amont. Le Bloc Marine met en avant dans ses pages l’importance des vérifications avant tout départ, même pour une navigation côtière :
o Se renseigner sur la zone de navigation : météo, marées, courants, réglementations spécifiques locales.
o Vérifier l’état et la conformité du matériel de sécurité : armement complet, VHF fonctionnelle, charge de la balise, trousse de secours.
o Informer une personne à terre de la navigation prévue : itinéraire, heures de départ et de retour, nombre de personnes à bord.
o Naviguer, si possible, accompagné d’un équipier.
o Connaître les gestes qui sauvent et les numéros d’urgence.
o Préparer l’équipage, y compris les enfants, aux comportements à adopter en cas de problème :
- Gilet adapté et porté dès l’embarquement.
- Sensibilisation aux risques spécifiques à bord : hélice, bôme, winchs, écoutes...
- Consignes claires en cas de chute à l’eau ou d’évacuation.
Il est également conseillé d’afficher à bord une fiche plastifiée résumant les procédures d’appel d’urgence : type de message, numéros clés, canal à utiliser, format du message. Des modèles sont disponibles dans les pages sécurité du Bloc Marine.
En cas d’alerte : garder le contact avec les secours
Une fois l’appel lancé, il est impératif de rester à l’écoute sur le canal utilisé ou sur le canal de travail désigné. En l’absence de réponse, il convient de répéter l’appel régulièrement. Si la situation évolue - positivement ou négativement -, les CROSS doivent en être informés. Tout usage abusif du canal 16 ou des procédures de détresse peut entraîner des poursuites. Une fausse alerte mobilise inutilement des moyens lourds et nuit à la sécurité collective.
Naviguer en sécurité, c’est être capable de réagir vite, en connaissance de cause. Chaque année, le Bloc Marine rassemble les consignes actualisées, les coordonnées des CROSS, les procédures radio et les conseils de préparation à bord et bien plus encore. Ce précieux outil doit rester à portée de main, non pas comme une formalité administrative, mais comme un compagnon de navigation au service de la sécurité de tous.
Et avant de partir en mer, ayez les bons réflexes en consultant la météo sur METEO CONSULT Marine et en téléchargeant l'application mobile gratuite Bloc Marine.