Pourquoi l’océan Atlantique et le Pacifique semblent-ils ne pas se mélanger à certains endroits ?

Culture nautique
Par Figaronautisme.com

À la rencontre de l’Atlantique et du Pacifique, un phénomène fascinant intrigue les navigateurs et les passionnés d’océanographie : l’illusion d’une frontière nette entre ces deux océans, comme s’ils refusaient de se mélanger. Ce spectacle, visible notamment au large du Cap Horn ou dans le Golfe d’Alaska, alimente de nombreuses théories, parfois fantaisistes, mais s’explique en réalité par des mécanismes physiques bien connus des scientifiques. Alors, pourquoi ces eaux semblent-elles s’opposer sans jamais fusionner totalement ?

À la rencontre de l’Atlantique et du Pacifique, un phénomène fascinant intrigue les navigateurs et les passionnés d’océanographie : l’illusion d’une frontière nette entre ces deux océans, comme s’ils refusaient de se mélanger. Ce spectacle, visible notamment au large du Cap Horn ou dans le Golfe d’Alaska, alimente de nombreuses théories, parfois fantaisistes, mais s’explique en réalité par des mécanismes physiques bien connus des scientifiques. Alors, pourquoi ces eaux semblent-elles s’opposer sans jamais fusionner totalement ?


Les raisons de cette séparation apparente

Si l’Atlantique et le Pacifique donnent parfois l’impression de ne pas fusionner, c’est parce que plusieurs facteurs entrent en jeu :

1. La salinité : L’eau de mer contient du sel, mais en quantité variable selon les régions. Une eau plus salée est plus dense et plus lourde qu’une eau moins salée, ce qui ralentit leur mélange.
2. La température : L’eau chaude est plus légère que l’eau froide. Une eau plus chaude restera donc en surface, tandis qu’une eau froide aura tendance à s’enfoncer, formant des couches distinctes.
3. Les courants océaniques : Les océans sont parcourus par d’immenses courants qui transportent des masses d’eau aux caractéristiques très différentes. Le Courant du Gulf Stream, par exemple, pousse des eaux chaudes et salées de l’Atlantique vers le nord, tandis que le Courant de Humboldt, au large de l’Amérique du Sud, transporte des eaux froides et pauvres en sel vers l’équateur. Quand ces courants se rencontrent, ils ne se mélangent pas immédiatement, créant cette impression de séparation.

Pourquoi ce mélange prend-il du temps ?

Prenons un exemple concret et simple : si vous versez lentement de l’eau douce sur de l’eau salée dans un récipient transparent, vous observerez que les deux liquides ne se mélangent pas immédiatement. L’eau douce, moins dense, reste en surface, tandis que l’eau salée reste en dessous.

Ce principe est exactement le même dans l’océan. Lorsqu’une masse d’eau douce, issue de la fonte des glaciers ou des fleuves, rencontre une eau plus salée, la différence de densité empêche un mélange instantané. Il faudra du temps, de l’agitation (provoquée par les vagues, le vent et les courants) et un brassage progressif pour homogénéiser les eaux.

Dans certaines zones où le mouvement est limité, comme à l’embouchure de l’Amazone, où des millions de litres d’eau douce se jettent chaque seconde dans l’Atlantique, on observe une séparation bien marquée sur plusieurs kilomètres avant que les masses d’eau ne se fondent complètement.

Une séparation visible, mais transitoire

Un des endroits où cette séparation est la plus visible est le passage de Drake, entre le Cap Horn et l’Antarctique. Ce détroit est une zone de rencontre entre les eaux froides du Courant circumpolaire antarctique et celles plus tempérées de l’Atlantique et du Pacifique.

Dans cette région, la différence de température et de salinité est particulièrement marquée, et les puissants courants ralentissent encore le mélange. Cela crée une zone de transition où l’on peut observer un changement net dans la couleur et l’état de la mer.

Si l’illusion d’une frontière persistante entre les océans est frappante, elle n’est que temporaire. Avec le temps, l’effet des vents, des courants et des marées finit par homogénéiser les masses d’eau. Ce processus peut prendre plusieurs jours, voire des semaines ou des mois, selon les conditions locales.


Les océans ne sont donc pas réellement séparés par une barrière physique, mais par des différences de densité et de composition qui ralentissent leur mélange. Ce phénomène, bien que spectaculaire, est une simple conséquence des lois de la physique et de la dynamique des fluides.


L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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