Nord de la Sardaigne : itinéraire rêvé pour plaisanciers

L’archipel de La Maddalena, joyau du parc national
Classé aire marine protégée depuis 1994, cet archipel regroupe sept îles principales et une myriade d’îlots. Il est essentiel de s’acquitter du droit de navigation pour accéder à ses mouillages, mais l’expérience en vaut largement la peine.
Budelli, célèbre pour sa plage rose interdite d’accès, attire les curieux, mais c’est au Passo Secca di Morto, à quelques encablures, que l’on jette l’ancre. Dans ce petit couloir turquoise, entre les rochers polis par le vent, les senteurs de myrte et de ciste embaument l’air. L’endroit est idéal pour une baignade prolongée ou une séance de snorkeling au-dessus des herbiers de posidonie.
Cap ensuite sur Razzoli, la plus sauvage de l’archipel, où Cala Lunga déroule son croissant de sable blanc au pied d’imposantes falaises orangées. L’abri est excellent par vent de sud-est. Santa Maria, toute proche, offre également de belles options de mouillage, notamment le long de sa côte sud protégée.
Enfin, La Maddalena, île principale et unique ville de l’archipel, constitue une escale pratique et animée : avitaillement, restaurants, chantiers navals, tout y est. Le port est bien protégé, mais il faut anticiper en haute saison. Vous souhaitez naviguer dans l'archipel de La Maddalena, renseignez-vous avant de partir sur la réglementation en vigueur.
Cap au sud : la Costa Smeralda et ses contrastes
En longeant la côte vers le sud, les décors changent. Place au luxe et aux constructions élégantes : bienvenue sur la Costa Smeralda, haut lieu du yachting depuis les années 1960.
À Pevero, on mouille dans une crique protégée au fond de laquelle s’étendent deux plages de sable fin. Le fond de sable offre une bonne tenue par temps stable. Les collines alentours abritent les villas les plus secrètes de Porto Cervo, dont on devine à peine les silhouettes.
Loin du faste, l’île de Mortorio, inhabitée et rocailleuse, dévoile une autre facette de la Sardaigne. Les mouillages y sont superbes mais souvent très fréquentés. Même chose pour Soffi, à la végétation basse, où les fonds marins peu profonds se prêtent bien à l’observation des poissons.
En poursuivant vers Cala di Volpe, les plaisanciers profitent d’un abri partiel dans une large baie dominée par un célèbre palace. Les infrastructures sont limitées, mais les paysages valent le détour.
Les escales discrètes : Capo Figari, Golfo Aranci, Cala Moresca
En quittant la Costa Smeralda, la côte devient plus escarpée, plus minérale. Capo Figari, reconnaissable à sa falaise blanche tombant dans la mer, est un spot spectaculaire pour mouiller par temps calme. On y accède à pied par un ancien sentier militaire, avec à la clé une vue vertigineuse sur le golfe.
Plus au sud, Cala Moresca, juste avant Golfo Aranci, propose un mouillage de jour très apprécié, abrité du vent d’ouest. Les falaises rouges et les pinèdes donnent à cette anse un air d’île déserte, pourtant toute proche de la civilisation.
À Golfo Aranci, le port est bien équipé pour une nuit à quai, avec commerces et services. Le centre-ville reste modeste, mais pratique pour une pause logistique.
Tavolara, l’île montagne
Enfin, cap sur Tavolara, l’île la plus spectaculaire de la zone. Cette immense montagne surgissant de la mer offre l’un des plus beaux mouillages de toute la Méditerranée, au pied d’une langue de sable qui s’étire vers le continent.
L’abri est médiocre par mauvais temps, mais l’ancrage vaut le détour par conditions stables. On peut débarquer pour marcher jusqu’au petit cimetière royal des Bertoleoni ou simplement déjeuner au restaurant posé sur la plage, les pieds dans le sable.
Face à Tavolara, la côte est jalonnée de criques accessibles uniquement par la mer, comme Cala Finanza ou Spiaggia del Dottore, véritables bijoux cachés, encore peu connus des plaisanciers étrangers.
Le nord de la Sardaigne est une terre de contrastes : nature sauvage et ports de luxe, mouillages confidentiels et escales mondaines, criques désertes et eaux fréquentées. Pour les plaisanciers, l’itinéraire est aussi exigeant qu’exaltant. Le Mistral peut rendre la navigation inconfortable sur les côtes exposées, mais les abris sont nombreux et variés. Il est vivement recommandé de naviguer avec une bonne carte marine et de respecter les règles strictes du parc national de La Maddalena.
D’île en île, le temps suspend son vol. Chaque crique révèle un nouveau tableau, chaque rocher une teinte différente, chaque escale un autre visage de la Sardaigne. Pour qui aime naviguer dans des décors somptueux, c’est tout simplement un terrain de jeu inégalé en Méditerranée.
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