
Depuis 2007, les producteurs de vin tentent de reprendre la mer pour livrer leur production à la voile. Une idée écologique sui cherche à trouver son modèle économique.
La première ligne moderne de transport de vin a la voile s’est organisée en 2008, de Bordeaux à Dublin, avec la location de goélettes centenaires. L’idée était ensuite de traverser l’Atlantique, cap sur le Canada. Malheureusement, la crise est passée par là et la Compagnie de transport maritime à la voile a dû mettre la clef sous la porte en 2011. Mais l’idée de transporter plusieurs dizaines de milliers de bouteilles en un seul voyage, avec une réduction de 77% des émissions de CO2, n’était pas destinée à rester dans les cartons. Cet été, la société brestoise TransOceanic Wind Transport (TOWT), a chargé une cargaison de voile depuis Fécamp, en Seine-Maritime, jusqu’au cœur de Londres, en partenariat avec Real Artisan Wine (Raw), le salon londonien des vins naturels. Les bouteilles acheminées sont estampillées du label "Shipped by sail power". Le fondateur de cette société, Guillaume Le Grand, souligne le caractère particulier de cette opération réalisée "avec des outils du XXIe siècle, c'est à dire une labellisation et une stratégie de transfert de la valeur ajoutée environnementale vers le produit". Le coût du voyage est équivalent à un transport classique.
Dans les cales des bateaux affrétés, le vin a côtoyé une cargaison d’huile d’olive et de sel mais c’est le vin qui a attiré tous les regards : son voyage maritime, en partenariat avec le vigneron angevin bio Olivier Cousin, référencé par de grands cavistes et restaurants, bonifierait le vin en accélérant son vieillissement. Il garde « la rondeur et le fruité du vin jeune », assure la compagnie maritime.
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