
Entre 1984 et le début des années 2000, les catamarans construits à Canet-en-Roussillon étaient parmi les favoris des amateurs de grande croisière. On les reconnaissait de loin avec leurs étraves tulipées, leurs coques asymétriques, leurs grandes dérives droites et leurs postes de barre en avant des jupes. On peinait à suivre leur cadence infernale tant ils performaient sur l’eau. Si on ne devait en citer qu’un, ce serait le Catana 472. Signé alors Christophe Barreau, il est sans doute à l’apogée du concept de grande croisière rapide, avec ses 10 tonnes de déplacement lège et ses coques étroites. Particulièrement bien fini, il n’en oubliait pas d’être très confortable, sans verser dans le luxe.
C’est exactement cet équilibre subtil que vise le nouveau Catana Ocean Class. Il ajoute aux fondamentaux de performance et de confort un espace de vie démultiplié, qui le fait entrer de plain-pied dans le troisième millénaire. Première vérification, avec 12,70 tonnes annoncées pour 49 pieds, le nouveau venu se situe bien dans la lignée « poids légers » de ses prédécesseurs. Les cloisons principales et les renforts structurels en carbone, les meubles en sandwich mousse fait maison, ont permis d’éviter toute dérive sur ce sujet critique à bord d’un multicoque. Le plan de pont confirme la recherche de performance : coques étroites aux étraves inversées, nacelle de longueur raisonnable, mât reculé, même en 2D on l’imagine déjà filer.

Si le Catana OC est fidèle à l’efficace double palan d’écoute de grand-voile, les habitués de la marque seront en revanche peut-être surpris de voir le poste de barre migrer sur tribord, en arrière du roof. En réalité, ainsi placé, il est bien mieux protégé, les manœuvres peuvent y être concentrées facilement, et la vue à 360° y est très sécurisante. C’est un choix parfaitement cohérent avec le programme grande croisière du bateau. D’autant plus qu’il libère l’accès depuis les deux jupes à la zone de vie principale qui est LA grande innovation de l’Ocean Class. Entièrement de plain-pied, la nacelle abolit toute frontière entre intérieur et extérieur. Un peu à l’image des Bali, mais en plus léger, façade arrière et vitres latérales coulissent pour ouvrir ou protéger le carré/cockpit. Un véritable cabriolet sachant parfaitement s’adapter à la météo. En avant du pied de mât, une banquette confortable accompagne la table à cartes qui, à 45° de la route, fera un parfait poste de veille. Dans les coques, aménagées en trois ou quatre cabines, on retrouve le côté cossu qui a toujours été associé à la marque, mais sans concession à la performance. Même si les puits de dérive sont parfaitement intégrés au point qu’on les oublie, les lits sont des semi-island beds pour ne pas ajouter trop de poids structurel.

Forcément, il nous tarde d’essayer ce nouvel opus de la marque occitane mythique. Le poste de barre et de manœuvre qui permet d’opérer seul, ou à deux sans se gêner, semble n’attendre que nous. Dernier détail, les dérives montent et descendent électriquement. Si ce n’est pas la classe… océane !

Fiche technique
Architecte naval : CATANA Design Team
Longueur de coque : 14,99 m
Longueur HT: 15,75 m
Largeur : 7,83 m
Tirant d’eau : 1,17 m / 2,49 m
Poids lège : 12,70 t
Grand-voile : 92 m²
Solent auto-vireur : 50 m²
Motorisation : 2 x 45 cv (saildrive)
Diesel : 2 x 400 l
Eau : 2 x 400 l
Notre essai à découvrir très prochainement !
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