Cela fait 55 ans que les Swan écument les plans d’eau, et dès 1967 avec le Swan 36 originel, le succès fut au rendez-vous. Compétitifs en régate côtière, ils le sont aussi au large, comme le démontrera fort brillamment le Swan 65 Sayula II vainqueur de la première course autour du monde en équipage, la Whitbread, en 1974. C’est en 2001 que le chantier finlandais lance son premier monotype, un 45 pieds. Une référence déjà, qui ne manquera pas d’influencer le mythique New-York Yacht Club dans le choix de son bateau de référence, ce sera le ClubSwan 42. Suivront le ClubSwan 50 lancé en 2016 pour le cinquantenaire du chantier, puis le ClubSwan 36 à foils en 2019, et enfin l’immense ClubSwan 125 en 2021. Cette véritable machine à battre les records signée, comme tous les SwanClub, Juan Kouyoumdjian ne passe pas inaperçue au départ des grandes courses qu’elle dispute. Difficile de faire autrement quand on mesure 42 mètres de long, qu’un immense Scorpion jaune orne la coque et les voiles noires du premier exemplaire baptisé Skorpios, et qu’on est, dès ses courses inaugurales, le premier sur la ligne d’arrivée de la Rolex Fastnet Race comme de la Caribbean 600.
Puissance et élégance
Alors pour perpétuer une recette gagnante, Giovanni Pomati, PDG du groupe Nautor, a réuni pour la version de 80 pieds les mêmes ingrédients. L’équipe de Juan Kouyoumdjian a dessiné une coque ne manquant pas de style avec notamment sa ligne d’étrave plongeante orné du liseré doré historique qui ne peut cacher toute sa puissance. Avec une largeur de 6 mètres et des flancs très verticaux, les bords de portant s’annoncent toniques quille de 4.75m basculée à fond. Avec autant de safrans que de barres à roue, deux, le barreur devrait pourtant pouvoir garder le contrôle de la bête en toutes circonstances, même s’il faudra du monde pour régler au millimètre les 447 m² de voilure au près, pour seulement 19 tonnes lèges. Une profonde dérive droite en avant de la quille assurera le cap au plus près du vent. Orientable, elle participera à la très grande maniabilité du bateau dans les phases tactiques les plus serrées. Le long bout-dehors est rétractable ce qui est assez surprenant sur un bateau de cette taille avec des gennakers et des spis aux surfaces idoines.
Construction high-tech
Pour construire cette unité hors-norme, Swan a fait appel à son partenaire stratégique, le chantier Persico Marine, expert reconnu dans le monde de la course, de la Coupe de l’America à The Ocean Race (ex-Volvo), en passant par le Vendée Globe. Après l'actuel 60 pieds Imoca LinkedOut de Thomas Ruyant, le chantier de La Spezia réalise en ce moment même le futur Biotherm de Paul Meilhat, soit l'un des meilleurs 60 pieds actuels et celui qui sera certainement parmi les favoris de l’édition 2024 du tour du monde en solitaire et sans escale. La rigidité est un facteur clé de performance à bord de ces voiliers de compétition, et Persico excelle dans la mise en œuvre du carbone. Ils ont notamment investi dans un robot Coriolis, plaçant les fibres au millimètre. Une technologie française, les clients les plus connus de la société lorientaise ayant pour nom Airbus, Dassault Aviation, ou encore Safran. Un gage d’excellence au service d’un projet qui a également bénéficié de l’ingénierie de Giovanni Belgrano, et de Scott Ferguson pour la conception du gréement. Enfin, Nauta Design a dessiné des aménagements extrêmement modernes et originaux, définissant une personnalité forte pour ce maxi ultra-rapide. Parfaitement adapté à l’usage en course, l’intérieur du ClubSwan 80 permet aussi d’envisager quelques croisières rapides, grâce à des éléments modulaires ultra-légers.
Le ClubSwan 80, fruit d’une coopération internationale audacieuse et innovante entre marque finlandaise, architecte argentin, chantier et designer italien, réunit style et haute technologie dans un cocktail décoiffant et séduisant. Le premier exemplaire baptisé ‘My Song’ est très attendu sur les grandes classiques méditerranéennes et caraïbes. Il fera ses grands débuts en course lors de la Maxi Yacht Rolex Cup à Porto Cervo, en Sardaigne (Italie), du 4 au 10 septembre, avant d’être présenté au public à l’occasion au Monaco Yacht Show, du 28 septembre au 1er octobre. On ne pouvait imaginer cadre plus adapté pour servir d’écrin à la première mondiale d’une telle unité.
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