F1 bateau : un pilote français vice-champion du Monde

Dans l’effervescence du salon nautique, l’information est passée inaperçue. Et pourtant ! A plusieurs milliers de kilomètres de la Porte de Versailles, à Sharjah dans les Emirats Arabes Unis, le vendredi 7 décembre 2012, Philippe Chiappe est devenu vice-Champion du Monde de Formule 1 bateau. Un bel exploit pour ce pilote tricolore originaire de Normandie et qui a débuté dans le sport motonautique en 1998 avec une participation sur la Seine aux 24 heures motonautiques de Rouen, une compétition mythique née en 1964. Dans une discipline peu médiatisée et souffrant parfois de quelques préjugés, le pilote de 49 ans a tracé sa route, arrivant à concilier sa vie de chef d’entreprise avec celle d’un sportif de haut niveau.
Apparue en 1981 et dérivée du sport automobile côté format de course, la Formule 1 UIM (pour “Union Internationale Motonautique”) attire chaque année les meilleurs spécialistes de la discipline inshore sur un circuit international ponctué d’une dizaine de Grand Prix à travers la planète. Ces courses très spectaculaires ont lieu sur des plans d’eau fermés à bord de catamarans ultra-légers, la plupart en matériaux composites, propulsés par des moteurs hors-bords qui développent près de 450 chevaux. En courbe, les pilotes encaissent jusqu’à 4,5 G aux commandes de bateaux qui virent à plat et demeurent très maniables. Offrant des accélérations phénoménales, les catamarans flirtent avec des vitesses de pointe supérieures à 220 km/h, sur des circuits ponctués de bouées et autres chicanes. Pour participer à ce circuit mondial, il faut, comme en F1 automobile, obtenir une Super Licence, afficher une excellente condition physique, avoir beaucoup d’expérience et surtout avoir le cœur bien accroché. Les F1 sont sensibles aux vagues et au vent. Après quelques accidents dramatiques ces vingt dernières années, les pilotes bénéficient de “crash-box” ou d’air-bags sur les bateaux et de “hans head neck” (systèmes de protection du cou). Sur les Grand Prix, les “flips” et autres collisions sont légions, rendant la F1 spectaculaire à l’image d’autres sports mécaniques.
Crise oblige, la plupart des courses ont lieu maintenant en Europe de l’Est (comme la Russie), en Asie ou au Moyen-Orient. Il faut remonter à 2007 pour trouver trace d’un Grand Prix dans l’Hexagone. C’était à La Rochelle ! Raison pour laquelle, Philippe Chiappe a intégré une équipe d’origine asiatique, le CTIC China Team, offrant cette année à ses partenaires et à ses fans normands un joli titre de vice-champion du Monde de F1, après beaucoup d’efforts et quelques 78 Grand Prix disputés à travers le monde. Bravo pour la performance !
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