Apprécier un ciel gris
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Après une saison estivale, où la fameuse dorsale issue de l’anticyclone des Açores a fait merveille, en particulier sur le nord et l’ouest du pays qui n’avait pas vu autant de ciel bleu depuis au moins 25 ans, l’automne est arrivé précipitamment.
La bascule d’une saison à l’autre a été claire, nette et sans bavure.
Grisaille et crachin accompagnent la reprise des études. Le grand vent ne saurait tarder. Mais chaque chose en son temps. En attendant les couleurs de l’automne que tout le monde admire (ce n’est pas une raison, Messieurs les marronniers de vous hâter), apprécions la variété apportée par les saisons dans les couleurs du ciel.
Il ne m’est pas désagréable de trouver, dès le premier coup d’œil par la fenêtre au lever du jour, un ciel totalement couvert. Il ne faudrait pas que ce soit tous les jours, mais puisque le passage de la perturbation était annoncé, l’esprit est préparé et c’est avec plaisir que je scrute le ciel pour apprécier toutes les nuances du gris.
Comme le blanc et le noir, le gris est une « non couleur». Techniquement, c’est une valeur d’intensité lumineuse. Il n’empêche, comme pour les voitures qui sont si souvent grises (on aime donc bien cette non-couleur ?) je recherche les nuances : perle, acier, fer, argent, souris, plomb, ardoise, étain, parfois tourterelle… Evidemment, quand l’anthracite gagne l’horizon, on peut se préparer à d’autres sensations, à l’univers de la pluie.
La même couverture nuageuse vue du dessus, depuis l’avion pour ceux qui ont la chance de pouvoir regarder par le hublot ou depuis le satellite dont les images sont toutes plus belles les unes que les autres, présente au contraire des blancs intenses. Le pouvoir réfléchissant du blanc est bien jaugé par ceux qui ont été un jour ébloui par la neige. La couche supérieure du nuage fait cet office et disperse de façon égale les longueurs d’ondes du rayonnement solaire dont le mélange des lumières bleue, verte et rouge se traduit par une lumière blanche.
Chacun peut alors suivre le défilé des nuages en estimant le travail fait par l’atmosphère pour lutter contre le réchauffement climatique. La vue du dessous pour juger des bienfaits de l’ombre, celle du dessus pour juger des bienfaits du nuage réfléchissant.