Retour sur un incroyable Vendée Globe
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Exceptionnellement, Jean-Pierre Dick passe le relais aux équipes de Figaro Nautisme pour présenter son carnet de bord, Mon incroyable Vendée Globe.
« Si l'on m'avait raconté le scénario de mon troisième Vendée Globe, je ne l'aurais pas cru ». Avec son carnet de bord, Jean-Pierre Dick nous ouvre les coulisses de son Vendée Globe, de la conception, aux victoires sur les premières courses de son voilier, en terminant par la difficile saison 2013 dont témoignent encore ses traits tirés. « Il me fallait tourner cette page du Vendée Globe », assure le marin qui avoue avoir mis cinq mois pour récupérer de la fatigue amassée sur ce tour du monde éprouvant. « J’ai beaucoup tiré sur la machine. » Et le corps n’a pas été le seul à encaisser. « Le Vendée Globe, c’est une usine à émotions », lance-t-il. Parti pour gagner avec l’un des meilleurs bateaux de la flotte et de belles victoires en double dans son tableau arrière, Jean-Pierre Dick a connu l’euphorie du leader avant de pulvériser le premier record de vitesse sur 24 heures (finalement décroché par François Gabart, ndlr). Mais la performance sportive a laissé place à l’aventure, avec la perte de sa voile magique en entrant dans les mers du sud, deux ascensions au mât tant redoutées et 5.000 kilomètres parcourus sans quille.
Amertume et intense fierté
« Un Vendée Globe, ce n’est pas un simple tour du monde en solitaire, c’est quatre ans de vie. On ne peut occulter ni les courses précédentes, ni l’implication de toute une équipe. » Jean-Pierre Dick propose donc de suivre la conception de son destrier, dévoilant les astuces qui permettent de lancer le bateau le plus léger possible. Puis ses victoires sur la Barcelona World Race et la Transat Jacques Vabre. Ses années magiques. Vient ensuite le départ du Vendée Globe. « Ces trois mois sont un concentré de vie, assure le marin. Ce que je retiens, c’est l’extraordinaire énergie déployée et la fierté d’avoir été jusqu’au bout de moi-même. Que ce soit en montant au mât, deux fois, ou lors de mon parcours sans quille. » Cet épisode permet de prendre conscience d’un autre aspect de la performance : la force de persuasion nécessaire pour convaincre son assureur de le laisser remonter seul jusqu’aux Sables d’Olonne. Au premier abord, ce petit carnet de bord très imagé ne paye pas de mine mais il dévoile, au fil des pages, les détails essentiels de cet incroyable Vendée Globe.
Mon incroyable Vendée Globe de Jean-Pierre Dick. Gallimard, 19,90 euros.