VIDEO - Derniers préparatifs pour l'association L'Ame Bleue qui commencera ce 18 février une nouvelle mission de découverte de l'Antarctique, sur les eaux polaires en voilier et sous la surface en apnée.
Dans quinze jours, les six membres de l'expédition s'envoleront de Paris, direction Ushuaïa, avant de mettre le cap sur l'Antarctique par le passage du Drake. A bord d'un voilier en aluminium de 15,5 mètres, l'équipe devra alors affronter 700 kilomètres et quatre jours de navigation périlleuse sous les cinquantièmes hurlants. "Nous partons pour la péninsule Antarctique, la terre la plus proche de l'Amérique du Sud", commente Laurent Marie, président de l'Ame bleue. Il s'agit de la première association à mener des expéditions de plongée en apnée dans le Grand Sud. L’objectif n'est pas de battre des records de profondeur façon Grand Bleu mais de rapporter des témoignages sur la vie sous-marine. "Nous ne plongeons pas plus de deux minutes en apnée dans ces eaux froides dont la température descend à environ un degré en-dessous de zéro (la limite de la congélation de l'eau de mer est à -1.8°C, ndlr)", explique Laurent Marie. En piscine, ce passionné plonge jusqu'à 6 minutes en apnée statique. Mais en expédition, 80% de ses plongées se déroulent en snorkeling, c'est-à-dire en observation des fonds à partir de la surface. En effet, les plongeurs veulent avant tout sensibiliser le grand public sur les enjeux du continent blanc. Conscients de la fascination suscitée par les images de leurs deux premières expéditions, ils ont convié un cameraman et un réalisateur professionnel à bord de leur voilier pour proposer ensuite un documentaire sur l'Antarctique.
Un virage décisif
" Nous sommes à un virage décisif pour l'avenir de ce continent car les enjeux de prospection minière se font de plus en plus pressants", observe le président de l'association l'Ame bleue. Lors des dernières négociations internationales (juillet 2013) sur les aires marines protégées en Antarctique, la Russie et l'Ukraine ont avancé le risque de restrictions économiques. Les plongeurs souhaitent aussi, comme lors de leurs deux premières missions, apporter une aide scientifique au prélèvement et à l'étude franco-allemande du plancton de la mer Australe. "Nous metterons nos prélèvements à la dispositions des étudiants pour leurs recherches, explique Laurent Marie. Il y a encore trop peu de scientifiques spécialisés dans l'étude du plancton."
Enfin, les six compagnons savent qu'ils se retrouveront à nouveau en contact avec la faune antarctique, nombreuse en période de reproduction sur la péninsule. "L'une de nos plongées les plus marquantes jusque là s'est déroulée avec un phoque léopard, témoigne le président de l'association. Cet animal a une réputation de dangereux prédateur mais comme nous ne faisons pas de bulle en apnée - et que les bulles, qu'il crache quand il est énervé, sont pour lui un signal d'agressivité - l'animal rencontré était plutôt paisible." La vidéo ci-dessous présente cette rencontre hors du commun, au-dessous d'une arche de glace. "Nous avons cherché à le déranger au minimum et quand il a montré les dents, peut-être perturbé par des zodiacs à la surface, nous sommes remontés. Nous avons donc des images de l'animal qui sortaient les dents mais nous n'avons pas souhaité les diffuser car elles ne représentent que 2 à 3% de notre rencontre. Nous ne voulons pas effrayer avec un message type "les dents de la mer de l'Antarctique", détaille-t-il. Les membres de l'association L'Ame Bleue préparent leurs valises pour 20 jours de rencontres bienveillantes et utiles en matière de sensibilisation. Le projet Antarctique 2014 est soutenu par Nicolas Hulot et Umberto Pelizzari, multi-recordman du monde d’apnée.