Le tour du monde du Beligou, de 1966 à 1968
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Dans les années 60, certains marins rêvaient de construire leurs bateaux en ferrociment, en bois ou en acier, mais combien sont arrivés au bout de leur rêve ? Parfois ces constructions ont été des réussites, quant aux autres, les plus nombreuses, elles n’ont jamais vu la mer. On ne s’improvise pas architecte naval et encore moins constructeur. Alors quelle est la solution ? De nos jours, on se tourne vers le marché de l’occasion qui propose un large choix, mais dans les années soixante, ce n’était pas le cas. C’est pourquoi, conscients de ce fait, trois marins ont opté pour une construction dans un chantier professionnel.
Trois marins déterminés
Deux marins, Guy Quiesse (capitaine qui commanda des navires de commerce) et Jean Claude Bazin (officier radio) ainsi que Claude Quiesse (peintre photographe) ont décidé au début des années 60 de partir faire le tour du monde sur un voilier. Restait à le trouver. Après avoir écumé la côte de Dunkerque à Bayonne sans trouver le bateau pouvant leur convenir, ils ont opté pour une construction dans un petit chantier traditionnel. Après différentes recherches, le chantier retenu a été celui de Maurice Cadou à Saint Hilaire de Riez. Quant au bateau, c’est un cotre Norvégien gréé Marconi de construction classique (bordés en iroko de 30 mm sur membrures de chêne de 10 x 10 cm) qui a été choisi. Ses dimensions étaient une longueur de 10.75 m pour une largeur de 3 m et 1.65 m de tirant d’eau. La mise en chantier a commencé début 1964. La mise à l’eau a eu lieu en octobre 1964 pour un grand départ en aout 1966.
L’instrumentation
Aujourd’hui, pour un plaisancier, traverser l’Atlantique ne pose guère de problèmes. Bien sûr, cela reste une aventure, il faut préparer le bateau, trouver un équipage, choisir la bonne période, les escales, etc. Mais, côté navigation les aides électroniques sont là : GPS, cartographie, téléphone par satellite sans oublier le pilote automatique. Il y a 50 ans, toutes ces aides n’existaient pas. Pour connaître sa position, on faisait appel à l’astro (sextant et tables) ; pour la météo, un récepteur radio permettait de la recevoir mais en graphie (morse), la hauteur d’eau était donnée par une sonde à mains, quant au pilote, il n’y en avait pas en plaisance. Nos navigateurs ont réalisé, une fois arrivés aux Antilles, un régulateur d’allure en s’inspirant de celui conçu par Moitessier.
Le parcours
Partis en aout 1966 de Saint Gilles Croix de vie, le périple s’est achevé en juillet 1968 dans le même port. Durant ces deux années, ils ont parcourus 32.000 milles en faisant 95 escales pour visiter la cote ibérique, les Antilles, les Galápagos, la Polynésie, la Nouvelle Calédonie, la Réunion, l’Ile Maurice, l’Afrique du Sud, Ascension et un retour en Vendée en passant par les Açores. Le récit de ce voyage est disponible en lecture ou chargement sur le site www.beligou.fr. L’ouvrage de 300 pages, préfacé par J.Y Le Tourmelin, contient plus de 400 photos, les croquis de construction du bateau et un livre d’or de plus de 160 signatures. Actuellement, le Beligou navigue toujours.