Containers, la mise en boîte maritime

Le container est devenu depuis l’un des éléments majeurs de la globalisation et de la mondialisation. Grâce à une standardisation poussée à outrance, les dimensions, la conception, le mode de manutention, la sécurité avec ces certifications périodiques sont strictement les mêmes pour les centaines de millions de containers circulant dans le monde et opérés identiquement par tous les transporteurs, armateurs, gestionnaires portuaires, en mer, mais aussi à terre par la route et le rail.
En acier, et maintenant quelquefois avec un plancher en bambou, les containers sont l’archétype de l’emballage recyclable. Autant de boîtes circulent à vide entre leur point de livraison et leur point de chargement pour être réutilisées dans un cycle d’environ quinze années, durée de vie nominale, avec une traçabilité parfaite et quasi en temps réel grâce à leur identification unique, la localisation de leur emplacement et au repérage GPS du navire, des camions, des wagons et des lieux de transit.
On est à la veille toute proche de l’”uberisation” du transport grande distance containérisé de tout colis jusqu’à plusieurs tonnes et plusieurs m3. Un ou deux clics suffiront pour faire acheminer sa marchandise en porte-à-porte en une seule prestation d’une entreprise globale, aux meilleurs coûts et délais grâce aux lignes régulières maritimes de plus en plus denses des navires porte-containers. Reste à faire un effort sur le plan écologique...
La conteneurisation a remodelé le contexte social en exterminant le métier de débardeur, et en débauchant des centaines de milliers d’opérateurs portuaires qui manutentionnaient le fret de toute sorte depuis les cales du navire, jusqu’au quai, puis dans les entrepôts adjacents, et enfin sur les camions et/ou wagons vers la destination finale.
Les zones portuaires existantes ont rarement pu être converties en nouveaux terminaux containers, dans l’impossibilité d’accueillir les énormes navires porte-containers qui calent entre 12 et 20 mètres et d’une longueur entre 200 et 400 mètres, mais aussi d’installer les portiques de levage et de créer les surfaces de stockage nécessaires. Les ports importants du passé ont décliné, d’autres exclusivement dédiés aux containers ont été créés depuis moins de trente ans ! Cette globalisation du transport a mis sur la touche des pays et des régions en Afrique et en Amérique du Sud, qui n’ont pas eu les moyens de créer les escales nécessaires pour figurer sur les routes maritimes des containers…
A la fin de sa mission de transport, le container trouve encore d’autres destinées en tant que bungalow-atelier sur les chantiers, unité d’habitation, cellule-musée, studio de musique, module de stockage, “serres” de culture, bloc-remparts de sécurité,...
Les containers font partie de l’horizon maritime – on les croise partout sur toutes les mers, de toutes les couleurs des armateurs dont les 5 ou 6 majors possèdent chacun plusieurs centaines de navires porte-containers…