Navigation en Terre de Feu
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Cela a été pour moi une réalité en avril dernier à bord du Stella Australis en parcourant les passages maritimes de la Terre de Feu entre Ushuaïa (Argentine) et Punta Arenas (Chili).
« A l’extrême pointe de l’Amérique du Sud, le Cap Horn, vigie des mers australes, dresse son noir éperon rocheux au carrefour des deux grands océans Pacifique et Atlantique. Là, deux cents jours par an, le vent souffle en tempête, la mer y est creuse, l’embrun glacé et les voiliers qui transitent livrent contre les éléments déchainés de terribles batailles. L’aventure commence en 1616 quand les hollandais Schouten et Lemaire cherchent et trouvent, cap à l’ouest, ce passage vers les Moluques, les fabuleuses « îles aux épices ». Puis ce seront les aventuriers du Pacifique et les grands découvreurs : Cook, Bougainville, La Pérouse… A leur tour les clippers de la ruée vers l’or de Californie et d’Australie doubleront le Cap Horn et, enfin, ces véritables seigneurs de la mer, les grands voiliers carrés en acier de la laine et du nitrate. Aujourd’hui, encore, les redoutables parages du Horn connaissent le défi des coureurs du tour du monde. »
Ces propos de Jean Randier, je les ai vu démentis quant aux conditions météorologiques… En cette fin d’été 2017, lors du dernier voyage de la saison, j’ai eu un temps magnifique et calme pendant quelques jours…
On peut fréquenter le Cap Horn de façon très humble, en l’abordant en exploration par bateau à moteur en venant du canal Franklin au Nord-Ouest – c’est bien moins audacieux que de le contourner au sud, et bien moins valeureux que les exploits des « Grands Mâts », ces Capitaines Cap Horniers des voiliers de charge du 19eme siècle. Inexorablement sac à terre en 1914 – victimes de l’innovation : l’ouverture du canal de Panama !