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Toujours aux commandes de la course au pointage de 9h00 dimanche avec 6,9 milles d’avance sur son dauphin, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), François Gabart (MACIF), s’apprête à fêter son premier Noël dans le Pacifique.
En route pour la porte Ouest Pacifique qu’il devrait atteindre dans deux jours, François Gabart navigue depuis quelques jours dans des conditions clémentes qui lui permettent de passer entre une et deux heures à la barre. « Je navigue quasiment au portant, un peu lofé, entre 15 et 20 nœuds. Ca ne mouille pas trop. Ca glisse même si on n’avance pas vite, expliquait dimanche matin le skipper joint en mer lors d’une vacation. Le vent devrait forcir car on avance avec la dorsale et le front qui arrive derrière nous. Demain, on pourrait avoir 30-35 nœuds. Le passage de front devrait avoir lieu juste avant la porte Pacifique Ouest ». Au coude à coude avec Armel Le Cléac’h, le skipper de MACIF semble bien gérer ce face à face qui s’installe dans la durée : « C’est super sympa d’avoir Armel à côté, même si je préfèrerais qu’il soit 200 milles derrière ! Cela facilite une belle navigation car cela permet de voir les bêtises et les bons coups qu’on fait. Mais je me dis qu’il ne faut pas oublier l’essentiel, qui reste la course dans sa globalité. Il ne faut pas s’emprisonner dans un duel et changer sa façon de naviguer. Même quand on a un bateau à vue, il faut agir comme on l’aurait fait s’il n’y avait personne ».
Premier Noël dans le Pacifique
Alors que Noël se profile à l’horizon, pour François, c’est loin d’être une priorité. « Je passerai un coup de fil à ma famille, ça leur fera plaisir car ils auraient sûrement aimé que je sois avec eux, mais pour moi, que ce soit Noël ou pas ne change vraiment rien ». Son objectif numéro 1? Etre au meilleur de sa forme. « Je prends soin de moi, j’essaie de tout faire pour garder la pêche car si on est fatigué, c’est plus dur de résoudre rapidement les problèmes, commentait-il ce matin. J’ai un paquet d’énergie et tant mieux, car il reste encore beaucoup de route. Je suis content d’être dans l’état de forme dans lequel je suis aujourd’hui ».
Pour l’heure, François Gabart se réjouit de ne pas avoir eu de problème majeur à bord, même s’il concède avoir subi quelques désagréments mineurs. « On ne navigue pas 40 jours sur ces bateaux sans qu’il n’y ait une bricole ». Côté émotionnel, il confiait « vivre des choses qu’on ne vit nulle par ailleurs. Je ne sais pas si je les revivrai une fois dans ma vie. C’est quelque chose d’exceptionnel qui dure depuis deux ans, depuis que MACIF a dit banco pour le Vendée Globe ». A bord, toutes les émotions sont décuplées. « Ce qu’on vivrait tous les cinq ou dix ans à terre, on le vit toutes les cinq ou dix minutes en mer. On apprend également sur soi. Ca fait partie des choses que je suis venu chercher sur ce Vendée Globe. J’ai l’impression d’avoir progressé dans ma façon de gérer le bateau, mais aussi en tant que bonhomme. J’ai mûri ».
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