
Figaro Nautisme. - Dans quelles conditions naviguez-vous?
Arnaud Boissieres. - Je dois reconnaitre que c'est assez confort. Je me dirige vers la porte Pacifique ouest, l'avant-derniere avant le Cap Horn, et c'est vraiment paisible. J'ai le grand gennaker et du vent a 25 noeuds, je n'ai pas a me plaindre.
Etes-vous satisfait de votre navigation depuis le debut de la course?
Francois Gabart est premier, c'est le seul qui peut etre satisfait de sa navigation. Neanmoins, depuis que je suis dans les mers du sud et notamment la derniere semaine, j'ai bien gere et je recolle au petit groupe devant moi (Mike Golding, Jean Le Cam et Javier Sanso). Jusqu'au Cap Horn, j'espere au minimum rester avec ce groupe et au mieux les depasser. Au debut du Vendee Globe, on savait qu'il y avait des bateaux bien plus rapides que les notres mais on dispute une sorte de course dans la course et c'est tres bien comme ca, il y a un vrai defi sportif a relever.
Vous declariez au debut de la course ne pas faire attention au classement. A mi-parcours gardez-vous le meme etat d'esprit?
Je ne cherche pas encore totalement le classement mais ca commence a venir quand meme. Penser au classement aide tout de meme a ne pas se laisser trop distancer. Je suis vraiment content d'etre revenu sur ce petit groupe et je pense que la sixieme place de Mike Golding est jouable et peut-etre meme celle de Jean Le Cam (5e).
Alex Thomson, aujourd'hui 4e, possede un bateau presque aussi age que le votre. Pensez-vous que vous avez mieux a chercher sur ce Vendee Globe?
C'est vrai qu'on a des bateaux similaires avec Alex mais le sien est un peu plus affute que le mien a tous les niveaux. En plus, il realise une course vraiment fantastique. La quatrieme place, ce serait vraiment ambitieux voire presomptueux.
Certains skippers redoutaient plus l'ocean Indien que le Pacifique. Quel est votre avis?
Il y a quatre ans, l'Indien etait tres agite et croise. Cette fois-ci, je l'ai trouve plutot sympa. Le Pacifique, c'est plus du vent fort et de la mer forte et desordonnee. Au depart, je redoutais surtout l'Indien mais globalement c'etait plus calme que ce que je m'imaginais depuis 4 ans. Les mers du sud sont vraiment differentes sur cette edition par rapport a ce que j'esperais rencontrer. L'ambiance reste interessante mais je n'ai pas eu toute l'intensite que j'aime tant et que je pensais retrouver quatre ans apres mon premier Vendee Globe.
Du fait d'etre en mer, les jours comme le Nouvel An ou Noel deviennent-ils des jours comme les autres?
Non, et il ne faut pas que ca le devienne. Ce sont des jours importants qui doivent nous aider a rythmer notre course, a realiser quelle date nous sommes. C'est aussi l'occasion de se faire un repas un peu special avec du foie gras et un peu de champagne. Garder la notion de temps est tres important. Pour ma part, chaque dimanche, je me rase et je me fais un repas un peu plus elabore, c'est bon pour le moral.