Le verdict va tomber. Après sa disqualification pour assistance extérieure lors de réparations en Nouvelle-Zélande et sa demande de réouverture du dossier, Bernard Stamm attend la décision du jury chargé de (re)juger si le fait de s'amarrer à un navire au mouillage avec l'aide de son équipage constitue bien une aide extérieure proscrite par le règlement du Vendée Globe. Le jury étudie également les réclamations de quatre concurrents en faveur du Suisse: celles de Jean Le Cam, Jean-Pierre Dick, Dominique Wavre et Alex Thomson. Au moins deux autres concurrents devaient contacter le jury dans la journée de jeudi. Il s'agit d'Armel Le Cléac'h et Javier Sanso qui a écrit à Bernard Stamm: «Ta compagnie d'assurances doit être heureuse que tu aies demandé de l'aide pour ne pas perdre le bateau!» De son côté, François Gabart a assuré Bernard Stamm de son soutien, sans toutefois mentionner de réclamation.
Cette mobilisation de la flotte est inédite et encouragée sur les réseaux sociaux par d'autres navigateurs de la course au large. Comme Yvan Bourgnon ou Thierry Chabagny. Ce dernier ne cachait pas sa colère sur Twitter: «Bravo le jury du Vendée Globe!! Même niveau que la pénalité de Nicolas Lunven en 2011!» Le jury de la transat Bénodet-Martinique avait alors pénalisé Lunven pour avoir embarqué un contenant isotherme en plus des 25 litres d'eau autorisés à bord.
Le circumnavigateur Jean-Luc Van Den Heede rappelle quant à lui l'avarie de Stamm en 2008, lorsqu'il n'avait pu empêcher son voilier de s'échouer aux Kerguelen. «Après ce qu'il a vécu, je comprends tout à fait sa réaction de bon marin pour, d'abord, sauver son bateau. Je regrette que le jury ne puisse interpréter un règlement qui hélas ne laisse aucune porte ouverte à une quelconque clémence que pourtant il mérite.» Et pendant que tout le monde prenait position pour lui, Bernard Stamm cravachait jeudi soir dans le Pacifique avec la ferme intention de boucler son tour du monde.
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