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Sur le Vendée Globe, le pilote automatique barre 90 à 95 % du temps. Il est indispensable à tout solitaire.
Ce mercredi soir, Bernard Stamm a annoncé son abandon officiel après quatre jours d'intenses difficultés à l'approche du cap Horn. En effet, après une avarie sur ses hydrogénéteurs (collision avec un OFNI dimanche 6 janvier), il disposait uniquement de 5 % de charge électrique. Pour assurer la sécurité de son bateau, il a dû consacrer toute cette électricité à l'alimentation de son pilote automatique et couper toutes les autres sources d'énergie comme le radar, la radio VHF ou le dessalinisateur. Afin de continuer sa route vers les Sables d'Olonne, Bernard Stamm a dû se ravitailler en carburant auprès d'un autre bateau, adandonnant irrémédiablement la course.
Quant au skipper Polonais, Zbigniew Gutkowski, il avait dû abandonner le 21 novembre dernier en raison de la panne de son pilote autoamtique: « Je sais que j’ai fait tout ce que je pouvais pour réparer mes problèmes électroniques, expliquait-il alors. Mais je ne peux pas continuer comme ça. N’ayant aucun pilote automatique, je dois abandonner. C’est comme conduire sur une route de nuit, avec de nombreux virages et de nombreux arbres, soudain les lumières s’éteignent et vous ne pouvez pas ralentir. Quelles sont vos chances de survie ? Aucune ! ». S’il y a bien un élément du bateau qui est vérifié deux fois plutôt qu’une avant le départ d’une course en solitaire, c’est le pilote automatique. Sans lui, point de salut.
Compagnon indispensable du solitaire
Pendant le Vendée Globe, le pilote automatique barre à la place du skipper ce qui lui permet de préparer sa stratégie en analysant la météo, de manoeuvrer mais aussi bien sûr de manger et de dormir.
Un pilote automatique est un système mécanique, électrique ou hydraulique qui permet de maintenir un bateau sur une route déterminée sans l'intervention du barreur. Sur les voiliers, certains modèles de pilote automatique permettent de maintenir le bateau sur une route définie par rapport à un angle de vent prédéterminé. Les pilotes automatiques les plus basiques sont tout simplement connectés à un compas électronique et programmés pour maintenir un cap. Des systèmes plus sophistiqués intègrent un calculateur contenant des algorithmes de calcul, ainsi qu'un capteur compas pour combiner les informations de navigation du GPS et du lecteur de cartes avec les données des capteurs vent, vitesse et profondeur des instruments. Il en résulte un contrôle souple de la barre et des performances élevées de pilotage dans toutes les conditions de mer.
Une fois le cap programmé dans un lecteur de cartes ou configuré par le marin, le pilote automatique prend la relève et mène le bateau sur les routes ou vers les points de destination prédéfinis en agissant directement sur le ou les safrans dans un sens ou dans un autre. Les corrections de cap appliquées au pilote peuvent être effectuées à partir du pupitre de commande principal, ou à partir d'une télécommande pouvant être utilisée à partir de n'importe quel endroit du bateau. Comme dans le domaine de l'aviation, le skipper peut à tout moment reprendre la main par la simple pression d'une touche ou le réactiver tout aussi facilement.
Pour les acteurs du pilotage automatique, le Vendée Globe est la vitrine technologique par excellence. Les constructeurs progressent grâce aux retours des concurrents. Ainsi, sur la ligne de départ, NKE avait embarqué des pilotes sur les voiliers de Samantha Davies sur Savéol, Jérémie Beyou sur Maître coq, Louis Burton sur Bureau Vallée, Arnaud Boissières sur Akena Verandas, Bertrand de Broc sur Votre Nom Autour Du Monde et enfin Alessandro Di Benedetto sur Team Plastique.
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