
L’esprit d’équipe, le dépassement de soi, l’aventure et la préservation des océans. Voilà pour Fabrice Amedeo les quatre ingrédients de cette Course des Caps dont le départ sera donné dimanche 29 juin à Boulogne-sur-Mer. L’esprit d’équipe car après quatre années de course majoritairement en solitaire et un Vendée Globe seul sur son bateau, le skipper journaliste renoue avec l’équipage. Il sera bien accompagné puisqu’il embarque le navigateur allemand Andreas Baden, qui a déjà participé à la Transat Jacques Vabre avec lui, Martin Amescua Ruiz, un jeune marin espagnol de l’équipe Imoca Canada Ocean Racing débauché pour l’occasion, Rémi Blanc, un media man reconnu pour ses photos aquatiques et ses images de surf au plus près de l’océan, et enfin Camille Etienne, une militante écologiste.
Le dépassement de soi car cet équipage va devoir donner le meilleur de lui-même pour ne pas être trop décroché avec son bateau ancien face aux grosses équipes et leurs bateaux de dernière génération à foils, qui ont en plus recruté des champions pour venir performer sur cette course.
L’aventure car le parcours original fait de cette course une magnifique aventure autour des îles britanniques. Les cinq coéquipiers vont partir en short et en été mais, tôt ou tard, enfileront les bonnets et les polaires avec au menu : les îles Shetland, un passage 60 degrés nord, le soleil de minuit et une côte magnifique qu’il vont pouvoir admirer régulièrement au gré des bords vers la terre.
« Nous allons monter davantage nord (60 degrés nord) que l’on descend sud sur le Vendée Globe pour passer le cap Horn (57 degrés sud), rappelle Fabrice Amedeo.Nous pouvons rencontrer des conditions de vent et de mer difficiles, il va falloir composer avec les champs éoliens offshore, le trafic maritime, les courants. La trajectoire nous amènera à être régulièrement proches des côtes, ça va être une aventure magnifique ».
Et enfin, la préservation des océans, l’engagement de Fabrice Amedeo depuis plus de 6 ans. Comme lors de chaque course, il embarquera tous les capteurs océanographiques qui transforment son voiler de course en bateau explorateur de l’état de nos océans. Il embarquera ainsi son capteur de CO2, température et salinité, son capteur de pollutions anthropiques et enfin le capteur d’ADN environnementale qui lui a permis de mesurer le vivant sur toute la route du Vendée Globe l’hiver dernier. Ce dispositif sera compété d’un « Torpido », un outil développé par les équipes de Xavier Pochon, chef scientifique de la fondation Citizens of the Sea en Nouvelle Zélande : lancé à l’arrière du bateau et équipé de filtres d’ADN, il permettra une autre source de mesures précises de la biodiversité autour des îles britanniques. Camille Etienne sera en charge des capteurs et des séries de mesure à bord.

« Cette campagne de mesures s’annonce riche et passionnante, explique Fabrice Amedeo. Les bateaux de dernière génération coûtent de plus en plus chers et vont de plus en plus vite. Notre projet constitue un vrai pas de côté pour mettre la préservation des océans au cœur de la voile de compétition. Heureusement je suis loin d’être le seul. Mais je remarque que l’actualité et le contexte géopolitique font passer les enjeux écologiques au second plan. Il faut se battre pour continuer à parler d’écologie et de nos océans et qu’ils restent un sujet de premier plan ».