
Eole a reporté le sacre annoncé des Néo-Zélandais qui ne pointent plus qu'à une victoire de la 34e Coupe de l'America après leur huitième succès acquis ce mercredi sur le defender américain.
La douzième manche sera-t-elle la bonne ? C'est du moins ce qu'espèrent les Néo-Zélandais, prêts à fêter leur héros, Dean Barker, skippeur et barreur d'Aotearoa, le catamaran de 22 mètres qu'il pilote vers un titre que les Américains ne semblent plus en mesure de contester. Menant 8 - 1 contre le defender américain après s'être adjugé la course 11, Emirates Team New Zealand (ETNZ) pouvait s'offrir une 3ème Coupe de l'America dès la manche suivante. Malheureusement la brise de San Francisco avorta le départ de la course 12 alors que les Kiwis avaient remarquablement lancé leur bolide à plus de 80 kilomètres par heure.
Ainslie : « Revenir à hauteur des Kiwis sera très difficile »
"On aurait aimé courir cette manche quelles que soient les conditions de vent, nous sommes sereins sur notre vitesse", a déclaré Dean Barker en conférence de presse. Côté américain le constat ne laisse guère de place au calcul, avec huit balles de match à défendre, James Spithill et ses 10 équipiers n'ont qu'un remède possible : l'attaque. "On ne va rien lâcher jusqu'au bout, on ne va pas modifier nos plans, on doit attaquer c'est tout !", a lancé le barreur australien, dos au mur. "On doit y croire même si c'est évident que revenir à hauteur des Kiwis sera très difficile (rires)", a complété Ben Ainslie, tacticien d'Oracle Team USA (OTU).
18 septembre, le jour idéal
Ce 18 septembre convenait bien aux Kiwis qui, très superstitieux, notaient que, dans l'histoire de la Coupe, un vainqueur avait été sacré à trois reprises à cette date. En 1930, Entreprise battait Shamrock V, en 1967, Intrepid prenait le meilleur sur Dame Pattie et en 1977, Courageous mettait fin aux espoirs d'Australia. Ce 18 septembre ci à San Francisco, courant et vent se sont ligués pour reporter l'obtention de l'Auld Mug aux Kiwis à plus tard. La limite initiale fixée à 23 nœuds fut abaissée à 19,9 nœuds après la prise en compte du fort courant descendant. Tant pis et tant mieux, le spectacle continue pour le grand plaisir des acteurs principaux.
Spithill : « On dépassera les 50 nœuds facilement »
"Ces bateaux sont énormes !", s'exclama même Ray Davies, tacticien d'ETNZ répondant à une question d'un confrère sur le futur de la Coupe de l'America. "On adore ces bateaux et après des manches aussi intenses et excitantes on a envie de continuer là dessus", a suggéré Ben Ainslie, sur la même longueur d'onde que son skipper James Spithill : "Ces courses sont spectaculaires, serrées, intenses et gratuites pour le public. Cette 34e Coupe est très réussie et complètement différente des autres. En plus on n’est qu'à la première génération d'AC72, si on poursuit sur ce support on dépassera les 50 nœuds facilement, dans l'instantané on y presque, il faudrait juste réussir à trouver une solution au problème de cavitation".
Rupture de stock des vêtements ETNZ
Si sur l'eau la balance penche de peu du côté Néo-Zélandais, à terre le poids des Kiwis n'a pas d'égal. La déferlante de All Black déambulant les rues de San Francisco submerge largement les quelques supporters américains soutenants leur defender. Dans les boutiques dédiées à l'événement impossible de se procurer le moindre vêtement à l'effigie du pays à la fougère. "Sold out" vous répondent les vendeurs complètement dépassés par la demande des touristes ayant choisi de s'habiller en Men in Black. Dans les tribunes de Marina Green, plus de drapeaux kiwis proposés aux spectateurs, seuls ceux de la bannière étoilée rouge et bleu restent disponibles au grand dam d'une Américaine venue encourager les Kiwis. "Avez-vous un drapeau néo-zélandais ?", demandait-elle, "non, désolée, nous sommes en rupture de stock depuis jeudi", répondait une volontaire venue de Grèce pour vivre l'événement.
Dès jeudi, chaque départ donné pourrait être le dernier de cette 34e Coupe en cas de victoire kiwi. Le public ne devrait donc pas bouder son plaisir de voir un sursaut d’orgueil des Américains prolonger le show à San Francisco.
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