
Sur le coût des prototypes dernier cri, difficile d’obtenir des chiffres précis chez les différents teams impliqués, pudeur oblige, mais la fourchette de 5 à 6,5 millions d’euros n’amène pas de démenti outragé. Amorti sur 6 ans c’est un investissement important, doublé d’un budget de fonctionnement idoine, jusqu’à 3 millions d’euros par an pour les mieux servis. Cela n’inclut pas, contrairement à nos amis anglo-saxons, les frais de marketing et de communication des partenaires, mais permet de bénéficier d’une équipe technique enrichie d’ingénieurs, de performers et autres mediamen, soit une douzaine de permanents par exemple chez Charal.

A noter la démarche originale de Thomas Ruyant qui a construit le bateau sans avoir de partenaire titre, mais avec un pool d’investisseurs qui a permis de construire le bateau. Un plan Verdier taillé originellement pour The Ocean Race, le tour du monde en équipage qui se courra à partir de 2021 en Imoca. Une ouverture à l’international à même de séduire de nouveaux sponsors, d’encore mieux rentabiliser leur mise pour ceux déjà présents, ou de louer leur bateau pour les équipes propriétaires. Ou de laisser totalement indifférents nombre de PME françaises très présentes actuellement, pour qui le retour sur investissement dans la voile est particulièrement élevé sur leur territoire et n’ont aucune ambition en Chine ou en Nouvelle-Zélande. Dommage, l’inscription à cette course mythique (ex Volvo Ocean Race, ex Whitebread) est gratuite jusqu’à la fin 2019 alors qu’en 2021 il en coûtera 95 000 euros nous confie son nouveau propriétaire, Johan Salen.

Mais d’ici au prochain Vendée Globe et le plein rendement des derniers foilers sortis, les meilleurs ratios investissement/résultats/retombées sont sans doute à rechercher du côté des bateaux construits entre 2007 et 2015 et optimisés par leurs nouveaux propriétaires qui les ont équipés de foils à l’image de Sam Davies, Alan Roura ou encore Yannick Bestaven. Le coût de la transformation est évalué à 500 000 euros, sachant qu’en cas de casse, comme sur le tout nouveau Arkéa Paprec avant le départ, une paire de foils neufs est facturée 250 000 euros.
Les plus raisonnables, comme Fabrice Amadéo sur Newrest – Art & Fenêtres, affichent un budget de 950 000 euros par an, remboursements du bateau inclus, avec une équipe de trois personnes à plein temps. Mais la plus économe est sans conteste Alexia Barrier qui avoue un budget annuel de seulement 250 000 euros pour la saison. Un montant qu’il lui faut impérativement augmenter en 2020 pour participer au Vendée globe, changement de quille (jauge) et de voiles (performance) oblige. Etant bien placée pour être qualifiée parmi les 30 bateaux (+ 4 invitations) nombre auquel l’organisateur ne dérogera plus, nul doute qu’un entrepreneur malin s’associera rapidement avec la Toulonnaise...