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Quelle est la situation pour la Société Nautique actuellement ? « Depuis le 16 mars, nous avons annulé toutes les régates, tout le personnel a été en chômage partiel en attendant la fin du confinement. Le Premier Ministre a annoncé que le chômage partiel sera maintenu jusqu’au 1er juin, sauf que pour nous les régates reprennent avec les Voiles de Saint-Tropez le 26 septembre, il n’y a pas de régates en juillet et août puisque le port est plein à cette période. Ces mesures ont un aspect économique qui risque de nous fragiliser car nous n’avons aucune activité en été, et tout de même cinq employés. »
Quel est le prochain rendez-vous sur l'eau ? « La prochaine régate sera les Voiles de Saint-Tropez, si on nous autorise à l'organiser. Alors on essaye d’anticiper, même si on navigue à vue… Nous ne savons pas si on pourra ouvrir un village, si nous pourrons naviguer même si je pense que oui d’ici là. Nous sommes en train de travailler sur plusieurs options : une option « normale » avec une capacité d’accueil de 2 500 personnes dont je doute fort, une capacité de 1 000 personnes dont je doute aussi, une capacité à 500 et une à zéro… Le problème qui va se poser dans le dernier cas est celui des partenaires exposants qui couvrent les Voiles et qui ont besoin de visibilité. Malgré la situation, on note que les demandes d’invitations sont supérieures à l’année dernière, à la même période. Nous sommes à 250 contre 180 il y a un an. Il y a une volonté des bateaux de participer ! Je pense que la participation sera forte car les bateaux n’auront pas pu régater sous d’autres formats. Ils vont répondre présents aux Voiles. La problématique est vraiment l’organisation à terre : le Village, la soirée des équipiers, le défilé des équipages… C’est ce côté festif qui risque de pâtir selon les mesure qu’on nous imposera. »
Toutes les autres régates avant les Voiles sont donc annulées, pas reportées ? « Oui nous avons décidé d’annuler car ce sont des régates assez lourdes en termes d’organisation. Début mai devait se dérouler Les Dames de Saint-Tropez sauf que les bateaux sont un peu éclatés en Méditerranée ou dans les chantiers navals en préparation et comme ils étaient quasiment tous fermés, les travaux sur les bateaux classiques n’ont pas pu avancer. Et même si on déplaçait la course fin mai-début juin, tous les bateaux n’auraient pas été prêts. De plus nous ne connaissons pas les mesures de déconfinement pour les étrangers et nous n’avons aucune certitude qu’ils puissent participer.
Après il y avait les 900 Nautiques, une course un peu plus locale, mais n’ayant aucune certitude sur les mesures de confinement et d’interdiction de navigation nous avons préféré annuler. D’autant que c’est une course très lourde d’un point de vue organisation : on loue des balises pour équiper les bateaux en géolocalisation, on fait déplacer du monde pour vérifier les bateaux… On va essayer de la reporter fin juin, de la transformer de 900 à 400 nautiques mais là, quid des autorités maritimes ? Nous avons besoin de l’accord de la Préfecture maritime.
Ensuite le Trophée Bailli de Suffren, avec des participants internationaux, qui va jusqu’à Malte et qui fait un peu tout le tour de la Méditerranée a été annulé également.
Quant à la Rolex Giraglia, nous sommes co-organisateurs mais le Yacht Club Italiano a pris une sage décision en concertation avec Rolex d’annuler la course. Les bateaux qui participent sont des Formule 1 des mers ! Cela demande des semaines de préparation à chaque régate donc ils n’auraient pas été prêts. »
Quel est l'impact d'un point de vue financier ? « D’un point de vue financier, il y a un impact qui reste minime par rapport à l’économie parallèle autour des régates (hôtels, restaurants). C’est pour cela que l’on tient à maintenir les Voiles de Saint-Tropez, déjà pour changer les idées aux gens et leur donner un objectif pour l’après-saison. Psychologiquement c’est très important pour tout le monde, les concurrents et les commerçants ! Pour la Société Nautique, nous avons des sponsors qui sont solides et qui nous suivent. Le vrai souci que j’ai c’est pour l’économie annexe aux régates… »