Grégoire Chéron, le vloggeur et néophyte de la Mini-Transat

Course au large
Par Geoffroy Langlade

Passionné par l'univers de l'image et de la mer, ce marin néophyte de 30 ans se lance un nouveau défi : participer à la prochaine Mini-Transat qui partira des Sables d'Olonne l'année prochaine. Non sans humour, il a décidé de publier régulièrement des videos au ton décalé, tout au long de son apprentissage, quitte à bousculer parfois les habitudes du milieu. Interview sans concession !

Passionné par l'univers de l'image et de la mer, ce marin néophyte de 30 ans se lance un nouveau défi : participer à la prochaine Mini-Transat qui partira des Sables d'Olonne l'année prochaine. Non sans humour, il a décidé de publier régulièrement des videos au ton décalé, tout au long de son apprentissage, quitte à bousculer parfois les habitudes du milieu. Interview sans concession !

Pas trop dur ce confinement ?

"Lorsque le confinement a été déclaré j'ai décidé de m'installer à Concarneau (Finistère), là ou ma famille a ses attaches depuis de nombreuses années. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles j'ai décidé d'installer mon projet dans cette ville. J'y vais depuis de nombreuses années pour des raisons personnelles et depuis 5 ans pour des raisons professionnelles, j'y ai désormais des amis, j'ai mes repères et je m'y sens bien. En plus, j'ai cette chance de pouvoir télé-travailler donc je continue à le faire à distance pour mes clients. En parallèle, pendant mon temps libre, j'essaie d'avancer sur les aspects administratifs de mon projet transatlantique. Le fait d'être près de la mer est très agréable et me permet de prendre l'air quand j'ai passé trop de temps derrière l'ordinateur. Je ne me plains pas.

Nautisme Article

Pourquoi avoir décidé de franchir le pas en vous lançant dans l'aventure de la Mini-Transat ?

"Il y a six ans j'ai lancé mon activité professionnelle : celle d'attaché de presse pour des aventuriers et des explorateurs. Mon métier consiste ainsi à mettre à contribution mon réseau afin que leurs projets soient connus du grand public. J'ai ainsi eu l'opportunité de travailler pour un skipper du Vendée Globe en 2016 et un autre lors de la Route du Rhum en 2018. Toutes ces missions m'ont beaucoup inspiré et à 30 ans j'ai eu, moi aussi, cette envie de lancer mon propre projet. Professionnellement, je trouve cela intéressant de passer de l'autre côté de la barrière afin de comprendre ce que vivent mes clients quand il s'agit de trouver des financements, mettre en place un plan de communication, préparer son matériel, se préparer physiquement, etc. Personnellement, je sais que cette Mini Transat va me permettre de rencontrer de nombreuses personnes, d'acquérir plein de compétences dans de nombreux domaines et d'apprendre sur moi. C'est déjà le cas et cela me réjouit." 

Vous mettez en avant votre côté néophyte dans la course au large, le pari est osé. Comment s'y préparer ?

"Avant d'acheter le Mini 887 je n'avais jamais navigué sur un Mini 6,50, jamais fait de régates côtières et seulement 5 heures de solo dans ma vie il y a une dizaine d'années. Cette situation m'a d'ailleurs beaucoup questionné avant que je me lance. Allais-je aimer le solitaire, la course au large, la compétition, etc. ? À force de trop y réfléchir, j'ai décidé justement d'arrêter de le faire et de me lancer. Concernant la préparation nous avions théoriquement en mars, des cours et des entraînements le week-end, organisés par le CEMC (le Centre d'Entraînement Mini 6,50 de Concarneau), sous la direction d'Erwan Tabarly. Les premières sessions ont été très riches en enseignement et j'avais hâte que cela se poursuive. Hélas, la crise sanitaire a mis un coup d'arrêt à notre préparation. Par conséquent, j'essaie de maintenir une activité physique à la maison. Par ailleurs, certains skippers de notre promotion organisent des vidéos-conférences avec d'anciens skippers des éditions précédentes afin qu'ils nous partagent leurs expériences. C'est très instructif mais également un peu angoissant car cela me montre à quel point je suis en retard sur bien des sujets et la charge de travail qui m'attend. En revanche ce qui est frustrant, c'est qu'il nous est impossible de préparer le bateau et de pouvoir acheter du matériel dans les magasins, alors que le bateau est juste à proximité."

Etes-vous bien accueilli par le milieu de la course au large ?

"Pour le moment les personnes avec qui j'échange sont toutes bienveillantes. En revanche, j'ai peur d'être mal vu au sein de la Classe Mini. En effet, je n'ai jamais fait une seule course, j'ai très peu navigué, je suis ignorant dans bien des domaines et ne connais pas grand monde dans cette Classe. Or, en parallèle, je fais des vidéos, je travaille beaucoup pour qu'elles soient vues et des médias comme le vôtre les relaient. Il y a une forme d'injustice car je ne suis pas le skipper le plus méritant d'un point de vue sportif. Ainsi, j'ai peur de donner une mauvais image de qui je suis." 

Un mot sur vos vidéos. Pourquoi avoir choisi cet angle humoristique ?

"L'objectif principal avec ces vidéos est de raconter le projet de A à Z : le cheminement, les questionnements, les doutes, les déboires, les succès, etc.. Personnellement, je ne suis pas très sensible aux vidéos d'IMOCA où l'on voit les navires taper la vague et les skippers se faire rincer. Ce qui m'intéresse ce sont les humains derrière les projets et leurs histoires. Je trouve cela fascinant de savoir que les gars de VPLP Design dessinent depuis 30 ans les bateaux les plus rapides de la planète. Je suis impressionné lorsque je découvre la technicité de la production d'une Formule 1 des mers, la manière dont sont fabriquées les voiles, d'apprendre qu'il y a de la fibre optique dans les appendices pour récolter des données en mer, de mieux connaître un artiste comme Jean-Baptise Epron qui va imaginer l'identité visuelle d'un navire, etc. Bref, je vais tenter à ma mesure de raconter les étapes du projet, les gens qui my aident et de partager les connaissances que j'acquière. Concernant la réalisation, je dois ici rendre hommage à mon ami Victor qui réalise les vidéos. Il utilise les méthodes du documentaire de télévision classique tout en y ajoutant les codes des Youtubeurs afin de réaliser des web-documentaires qui soient à la fois instructifs et drôles."

Vos planning et projets d'ici le départ en 2021 ?

"J'espère pouvoir réaliser une ou deux courses en juin (mes premières !). Puis en juillet, j'avais prévu de participer à la S.A.S : Les Sables d'Olonne - Les Açores - Les Sables d'Olonne. Malheureusement, je ne suis pas certains d'être prêt. Ainsi, je ferai peut être ma qualification hors course à ce moment-là. Par la suite, il se pourrait que les courses, qui ont été annulées en avril et mai, soient décalées en septembre et octobre. Si c'est le cas, j'aimerais pouvoir les faire pour continuer à engranger des milles en course. L'objectif étant de pouvoir me qualifier à la Mini Transat dès cette année. Je mettrai ensuite le bateau en chantier afin de le préparer au mieux à la Transatlantique. Enfin, côté vidéo, j'ai pour objectif d'en publier une par mois jusqu'au jour du grand départ. Mais tout cela dépendra aussi des financements que je trouverai..."

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…