
Clément Giraud n'est pas vraiment redescendu de son petit nuage. Intarissable sur son aventure, il a rechargé son capital confiance et gagné en maturité. « Je me suis fait plaisir tout du long. Ce Vendée Globe est une succession de petites victoires. Pour l'instant je ne réalise pas vraiment mais le regard des autres a déjà changé. Ils me font prendre conscience que j'ai accompli quelque chose de rare, d'hors-norme... Il y a un tel delta entre ma vie forcément égocentrée en mer pendant 3 mois et ma vie de terrien, beaucoup plus altruiste, qu'aujourd'hui il me faut un élément comme une pleine lune pour me réaliser que j'ai fait un tour du monde... »
« L'audace de mes sponsors m'a inspiré »
Clément Giraud va continuer de savourer ces petites victoires et se mettre au vert quelques semaines, tandis que le bateau a rejoint La Rochelle pour être ausculté de la poupe à la proue.
Dans les magasins de La Compagnie du Lit et dans les bureaux de Jiliti, on se remet de cette folle aventure démarrée à quelques semaines du départ, dans un élan d'enthousiasme, porté par deux chefs d'entreprise audacieux, Eric Romedenne (La Compagnie du Lit) et Stéphane Hascoët (Jiliti). « La chance sourit aux audacieux » fut la première phrase de Clément à son arrivée aux Sables d'Olonne. « Leur audace fut inspirante pour moi tout autour du monde. Ce sont de vrais chefs d'entreprises. Merci à eux de m'avoir fait confiance. J'y ai mis toute mon énergie. »
L'objectif de Clément était bien de faire le tour en moins de 100 jours, mission accomplie, et de ramener en bon état le bateau que lui a prêté Erik Nigon. C'est chose faite. Ces deux-là se sont tapé dans la main sur le ponton, parés à embarquer ensemble sur la prochaine Transat Jacques Vabre.
Clément Giraud : « Erik aussi a eu de l'audace. Celle de me prêter son bateau. Il a été ma garantie de faire le tour, le sage à qui je voulais ramener le bateau et dont les paroles m'ont très souvent protégé du danger d'aller trop vite, trop fort. Sur la Transat Jacques Vabre, on va se faire un vrai sprint tous les deux ! »
Erik Nigon : « Pendant la préparation du bateau, j'ai essayé de ne pas trop intervenir car Clément devait le préparer à sa main. Puis j'ai découvert Clément en regardant ses vidéos et en échangeant des messages pendant les trois mois de course. Ce sera intéressant de confronter nos points de vue. Avec ce bateau, il a fait un tour du monde, j'ai fait quatre transats : on a des choses à se dire ! Il a poussé le bateau plus que moi qui avait tendance à réduire la toile trop tôt et à relancer trop tard. Je sais que je ne naviguerai pas avec quelqu'un qui aura le pied sur le frein. Et puis j'ai très envie de partager sa bonne humeur ! »
La Transat Jacques Vabre, en double, quittera Le Havre le 7 novembre prochain. L'arrivée sera jugée à Fort-de-France (Martinique).