Qui sont les skippers de la Golden Globe Race 2022 ?

Course au large
Par François Tregouet

Le 4 septembre prochain ils seront une vingtaine à quitter le port des Sables d’Olonne pour réaliser un tour du monde en solitaire et sans escale. Non, il ne s’agit pas du célèbre Vendée Globe, mais de la deuxième édition de la Golden Globe Race. Une course imaginée par Don McIntyre, pour célébrer l’esprit du Golden Globe Challenge 1968/1969 remporté par Sir Robin Knox Johnston. Si la première édition de 2018, dite du cinquantenaire, a été remportée par Jean-Luc Van Den Heede, pas de stars cette année au départ, mais des marins expérimentés, venus des quatre coins du monde.

Jean-Luc Van Den Heede sur Matmut ©Christophe Favreau-Matmut-PPL
Le 4 septembre prochain ils seront une vingtaine à quitter le port des Sables d’Olonne pour réaliser un tour du monde en solitaire et sans escale. Non, il ne s’agit pas du célèbre Vendée Globe, mais de la deuxième édition de la Golden Globe Race. Une course imaginée par Don McIntyre, pour célébrer l’esprit du Golden Globe Challenge 1968/1969 remporté par Sir Robin Knox Johnston. Si la première édition de 2018, dite du cinquantenaire, a été remportée par Jean-Luc Van Den Heede, pas de stars cette année au départ, mais des marins expérimentés, venus des quatre coins du monde.

En 2009, quarante ans après sa victoire, Robin Knox Johnston se désole publiquement : « Beaucoup trop de gens restent assis au bar de leur club nautique et disent vouloir faire le tour du monde en solitaire mais ne le font jamais. Le conseil que je leur donnerais, c’est que si vous en avez l'envie, alors faites-le. Ne laissez rien se mettre en travers de votre chemin. Vous ne le regretterez jamais. » Présent dans la salle Don McIntyre, participant du BOC-Challenge 1990-91, tour du monde en solitaire mais avec escales, en tire une idée géniale : organiser une course vraiment accessible à tous, comme lors du défi initial lancé par le Sunday Times en 1968. Le principe est donc simple, un tour du monde par les trois cap (Bonne Espérance, Leeuwin et le Horn), en solitaire, sans escale, sans communication (seulement quatre points de collecte des images prises à bord sont prévus), et uniquement en se positionnant au sextant. L’aventurier australien prône donc la sobriété technologique, mais aussi un certain conservatisme architectural. Ainsi, les bateaux engagés doivent-ils avoir été dessinés avant 1989, ne pas dépasser 36 pieds (10,97m), avoir un déplacement minimum de 6 200 kg, et être équipés d’une quille longue que vient prolonger le safran. Un cadre de jauge visiblement inspiré par le bateau vainqueur de 1969, le « Suhaili » de Knox-Johnston, qui donne d’ailleurs son nom à cette classe. Trente marins au maximum (dont 4 potentiels invités par l’organisation) pourront prendre le départ. Mais qui sont-ils ces skippers inconnus du grand public et qu’est-ce qui les pousse à se lancer dans cette aventure qui pourrait paraître un peu folle au premier abord ?

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SY Suhaili© Bill Rowntree-PPL

La prime à l’expérience

A ce jour, ils sont 25 à préparer leurs bateaux. Mais seuls cinq solitaires étaient revenus aux Sables d’Olonne sur 18 partants en 2018. Espérons qu’ils seront plus nombreux à boucler le tour du monde cette fois. Avec une moyenne d’âge de 55 ans, on sent bien que la Golden Globe Race s’adresse à un public expérimenté. D’ailleurs, les 73 printemps de Jean-Luc Van Den Heede ne l’ont pas empêché de remporter haut la main la première édition. Est-ce que le doyen de 79 ans, le Britannique David Scott Cowper lui succèdera ? A moins que le benjamin de l’épreuve, l’Américain Elliott Smith, seulement 26 ans, ne créée la surprise ? En réalité, pour Elliott comme pour de nombreux concurrents, la course ne semble qu’un prétexte pour réaliser un rêve, et le classement être de peu d’importance. Lui, espère plutôt que « l’esprit et la rudesse de la course m'aideront à me débarrasser des millions de distractions que le monde actuel nous impose. J'ai hâte de me " déconnecter " et de me connecter au monde réel, sans écrans ni GPS, et de tirer les dures leçons de l'expérience océanique en solitaire. »

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GGR 2018© Bill Rowntree-PPL-GGR

Portrait-Robot : 55 ans, Européen, sur un Rustler 36

De douze nationalités différentes, les Européens sont les plus nombreux (14), les Britanniques en tête (6), ainsi que trois français qui tenteront de succéder au grand VDH. Parmi eux, se trouve un certain Damien Guillou, ancien Figariste émérite et préparateur de 60 pieds Imoca. Le sponsor du team au sein duquel il officiait lors du dernier Vendée Globe l’accompagne d’ailleurs sur cette course : on peut dire que PRB connaît la route, avec huit participations et deux victoires en 9 éditions ! Mais il aura fort à faire avec le contingent Australien, qui compte trois concurrents dont le récidiviste Mark Sinclair. Son arrêt à Adélaïde durant l’édition de 2018, ne l’a pas découragé. Il est reparti d’Australie trois ans jour pour jour après, soit le 5 décembre 2021 pour revenir aux Sables d’Olonne et prendre le départ de la GGR 2022. Le danger pourrait également venir de Graham Dalton, discret frère d’un certain Grant Dalton, légende vivante de la voile Kiwi. Surtout qu’il a racheté le Rustler 36 tenant du titre aux mains de VDH sous le nom de Matmut. Le dessin de Holman & Pye construit à une centaine d’exemplaires dans les années 80, est d’ailleurs le plus représenté au sein de la flotte avec pas moins de huit unités. Seul le Tradewind 35 a été retenu par trois concurrents, quand tous les autres sont des exemplaires uniques, dont notamment une réplique du Suhaili originel, que mènera l’Australien Mike Smith.

Une seule femme au départ

Enfin, quatre concurrents rempilent après une édition 2018 pas forcément aboutie, et une seule femme, la Sud-Africaine Kirsten Neuschäfer devrait prendre le départ. Quant au parcours le plus inspirant, on ne peut que citer Gaurav Shinde, le skipper Canadien qui partira sur les traces de Dilip Donde, premier circumnavigateur en solitaire indien, son pays d’origine. Dans tous les cas, qu’ils soient ingénieurs, retraités, médecins urgentistes, ou marins de commerce, leur détermination et leur simplicité forcent le respect. Car se confronter aux éléments plus de 200 jours consécutifs (212 jours pour VDH en 2019) sur de « petits » bateaux de 10-11m équipés à l’ancienne est loin d’être anodin : une vraie et belle aventure maritime, au sens authentique du terme.

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© McIntyre Adventure

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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