
Au départ de Sydney, le 26 décembre à 13h locales, le vent soufflait à 10-15 nœuds du Nord-Nord-Est, sous un soleil radieux et un ciel bleu. Le vent portant annoncé laissait entrevoir une possibilité de battre le record actuellement tenu par Comanche (alors propriété de Jim Cooney/Samantha Grant) en 1 jour, 9 heures, 15 minutes, 24 secondes. Peu après le départ, Andoo Comanche et Wild Oats effectuaient un 720° de réparation mais accompagnés des deux autres maxis de 100 pieds Law Connect et Black Jack, ils se retrouvent malgré tout rapidement en tête des 109 bateaux dont vingt menés en double.

Quatrième victoire pour Andoo Comanche
Passée la Pointe de Sydney Heads, le spectacle de la flotte se dirigeant vers le sud en direction de la Tasmanie est superbe. La ligne d'arrivée sur la Derwent River à Hobart, est alors à 628 milles nautiques des étraves. 1 jour, 11 heures, 56 minutes et 48 secondes, Andoo Comanche, skippé par John Winning Jr, franchissait la ligne le premier, soit la quatrième victoire en temps réel pour ce plan Verdier/VPLP après 2015, 2017, année du record, celle de 2019, année du 75e anniversaire de la course. C’est également la première fois qu’un voilier l’emporte aux mains de trois propriétaires différents. Il devance sur la ligne le Law Connect de Christian Beck, le Black Jack de Peter Harburg et enfin Hamilton Island Wild Oats de l’incontournable famille Oatley. Pour la cinquième place en temps réel, la bataille a été acharnée entre le 70 pieds Willow copropriété de Jim Cooney et Samantha Grant et le 80 pieds Stefan Racing skippé par Grant Wharington. Longtemps devant, ce dernier a pourtant été précédé par Willow sur la ligne mais de seulement 1 minute et 10 secondes d’avance après plus de 42 heures de course.

Celestial en ballotage favorable
Après un départ et des premières heures plutôt calmes, dès le lendemain, le vent a commencé à se lever, soufflant vraiment fort dans la nuit, les vagues balayant les ponts déclenchant plusieurs gilets de sauvetage automatiques, soit les conditions attendues sur la légendaire Sydney Hobart. Derrière Willow et Stefan Racing, le top 10 est occupé par une rafale de plans Reichel/Pugh : le RP66 Alive de Phillip Turner, le RP72 URM d'Anthony Johnston, le RP69 Moneypenny de Sean Langman et le RP63 No Limit de David Gotze. Il faudra attendre encore quelques heures, que les plus petits bateaux soient tous arrivés, mais le titre très convoité de vainqueur toutes classes en temps compensé récompensé par la Tattersall Cup, semble à la portée de Sam Haynes et de son TP52 Celestial. Celui qui est également vice-commodore du Cruising Yacht Club of Australia, organisateur de la course, reste cependant prudent et patient. Il se méfie notamment du GP42 Enterprise Next Generation de Anthony Kirke, qui a fait une demande de réparation de 16h au jury de la course. Le bateau Ouest-Australien a en effet porté assistance au à KOA lorsque ce dernier a perdu son safran, et le verdict pourrait avoir bien impacter le classement final. Si tel était le cas, ce serait une nouvelle et immense désillusion pour Sam Haynes qui a déjà été relégué à la seconde place il y a un an, cette fois suite à une protestation à son encontre. Tellement déçu qu’il a un moment envisagé d’abandonner la voile, il a, avec le soutien de son équipage, décidé de revenir encore une fois avec ce bateau acquis en 2019, pour tenter de l’emporter. Derrière lui à ce classement encore provisoire, on trouve trois autres TP52. Il y a tout d’abord Gweilo (Matt Donald et Chris Townsend) qui précédait encore Celestial à 11 milles de l’arrivée mais a craqué dans le dernier duel de virements de bord. Viennent ensuite Caro (inscrit sous pavillon néo-zélandais et skippé par Max Klink) et Warrior Won, propriété de Christopher Sheehan, de Rhode Island.
Mise à jour le 30/12/2022 : Celestial vainqueur de la Rolex Sydney Hobart 2022