Vendée Globe : Le Cam en tête, la pression des foilers

Un quatuor pour la conquête par l’Ouest
Certes, les bateaux à dérive ont repris le leadership au classement. Mais l’avance des « sudistes », menés ce jeudi matin par Jean Le Cam (Yes We Cam!), Benjamin Dutreux (OMIA – Water Family) et Nicolas Troussel (CORUM L'Épargne) est en trompe-l’œil. Car à 90 milles plus à l’Ouest, il y a quatuor qui a appuyé sur l’accélérateur. Thomas Ruyant (LinkedOut), Charlie Dalin (Apivia), Alex Thomson (HUGO BOSS) et Kevin Escoffier (PRB) ont touché du vent plus soutenu cette nuit, un vent de Nord-Ouest, à tribord amure. Ils évoluent ainsi à une vingtaine de nœuds contre une dizaine de nœuds pour le reste de la flotte.
« On est quatre au même endroit avec un peu plus de vent que prévu et ça avance vite », témoigne Charlie Dalin, joint ce matin. Le skipper d’Apivia explique le programme du jour : « là, on va contourner une petite dépression qui s’est formée sur le front. On va la contourner par le Nord alors qu’on se rapproche des Açores. Ça va être pleine balle, à 25 nœuds de vent. » Derrière, le reste de la flotte, dont Samantha Davies (Initiatives-Cœur), Sébastien Simon (ARKÉA PAPREC), Damien Seguin (Groupe APICIL) à 30 milles, vont passer cette petite dépression dans l’après-midi avant de continuer la descente avec un vent plein Sud de 15 à 20 nœuds.
Jérémie Beyou, le retour en cours
Comme annoncé la veille, Jérémie Beyou fait route vers les Sables-d’Olonne. Alors qu’il se rapproche du cap Finisterre, le skipper de Charal a bénéficié de 10 à 15 nœuds. Son retour est toujours estimé à vendredi soir. « Ça m’a mis un coup dans le ventre, explique Charlie Dalin. Je suis bien placé pour savoir l’engagement que ces projets demandent au skipper, à une équipe, aux sponsors... Ce sont des années de travail, de réflexion. Ce qui lui arrive, on ne peut le souhaiter à personne. »
Louis Burton, pénalité effectuée
Il avait franchi la ligne de départ trop tôt, dimanche dernier aux Sables d’Olonne. Louis Burton avait ensuite suivi le groupe des « nordistes ». Cette nuit, il a profité de la légère accalmie et du vent peu soutenu pour effectuer sa pénalité de temps de 5 heures. Quand il l’a débuté à 22h25, le skipper de Bureau Vallée 2 n’avait que 88 milles de retard sur le groupe mené par Thomas Ruyant. À l’issue de la pénalité, il n'avait perdu que 6 milles sur le même groupe. « Louis n’a pas perdu beaucoup de temps », confirme la direction de course qui ajoute que Louis Burton aura moins d’une dizaine de nœuds de vent en ce début de journée.
Le bonheur selon Stéphane Le Diraison et Manu Cousin
Ils ne jouent pas la victoire mais rêvent d’aller au bout d’un rêve fou : boucler un tour du monde à bord d’un IMOCA. Et depuis le départ, Stéphane Le Diraison et Manu Cousin, respectivement 18e et 19e, ne boudent pas leur plaisir. Contactés ce matin, leur enthousiasme est communicatif. « Progressivement, je commence à réaliser qu’on est bien parti, explique Le Diraison. J’ai enfin pu profiter d’une nuit calme ». Et la passion de la course est intacte : « c’est intéressant d’être au contact, il y a pas mal de coup à jouer ». Manu Cousin ne dit pas autre chose : « il a fallu se mettre dans le bain, trouver ses marques mais je suis très content d’être là ». Ce qui l’a marqué ? L’intensité de la course. « Ça ressemble plus à une course de 15 jours qu’à un tour du monde. On réalise qu’on est parti pour 3 mois quand on voit tout ce qu’on déplace à chaque virement de bord ! »