Bientôt la terre pour Clarisse Crémer !

Par Figaronautisme.com / Vend?e Globe

Demain, mercredi, Clarisse Crémer conclura son tour du monde. Dans l’après-midi, la future navigatrice la plus rapide autour du monde retrouvera la terre ferme, les proches et les contingences terrestres. Une aspiration profonde qui anime les 14 marins encore en course.

J-1 ! Dans 24 heures, Clarisse Crémer aura très vraisemblablement rejoint la ligne d’arrivée rallongée il y a un peu plus d’une semaine par la direction de course afin de permettre aux marins de négocier les conditions de vent et de mer qui secouent la côte vendéenne et, plus largement, la côte atlantique. Demain matin encore, il fera gros temps sur les Sables-d’Olonne, avec une houle de 5 mètres qui rend périlleux, voire impossible, le transbordement des équipiers et des différents acteurs de la course, mais aussi l’arrivée sous voiles des IMOCA dans le chenal. Avec raison, Clarisse Crémer a choisi de protéger son Banque Populaire X jusqu’aux derniers bords, et donc de ralentir un brin.

Ralentir lui permettra peut-être de se prémunir de l’infortune qu’a subi Boris Herrmann dans la nuit de mercredi à jeudi dernier. Le récit de la collision avec un chalutier a saisi d’effroi la navigatrice : « L’histoire de Boris m’a fait un peu froid dans le dos. Je vais être obligée d’être aux aguets jusqu’à l’arrivée. J’ai traversé le rail, il y avait du monde, mais j’ai eu de chance, j’ai juste dû ralentir à un moment donné pour laisser passer un cargo. Je les vois bien à l’AIS donc c’est déjà ça ».

Secouée encore ce mardi par presque 40 nœuds de vent et une mer de 5 mètres au moins, Clarisse sur le Gascogne se prépare donc à un nouvel exercice : « Ça ne va pas être facile de ralentir dans 30 nœuds donc je pense que je vais être sous 3 ris grand-voile seule et j’essaierai d’accélérer pour viser une arrivée demain après-midi. Ce n’est pas facile de prévoir une arrivée exacte, c’est un nouvel exercice ! »

Des conditions de mer et de vent analogues rendent la vie de Jérémie Beyou assez rock n’roll à l’abord des Açores, qu’il envisage de traverser : « Les conditions ne sont vraiment pas drôles. On a un vent de 35 nœuds avec des rafales entre 45-50. C’est très variable, il y a des grains qu’on ne voit pas trop venir et une mer chaotique, c’est vraiment chaud. De plus, on est à proximité des îles, ce n’est pas évident pour ajuster la trajectoire. On a passé une sale nuit alors qu’on n’a pas encore pris le plus fort du vent. L’enchaînement du pot-au-noir sans fin, de la dorsale compliquée qu’il y avait derrière, plus cette dépression en plein milieu des Açores, c’est usant. Pour les arrivées, les systèmes météo ne sont pas favorables non plus, on prend du retard. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ».

Attendu initialement dans la nuit de vendredi à samedi, le skipper de Charal voit son ETA glisser : ce sera samedi. Très légèrement dans son nord, et très légèrement en retrait sur la distance à parcourir jusqu’à la ligne (1217,8 milles au classement de 15h, soit 19 de plus que Beyou), Romain Attanasio vit le même scénario météo. Les corps sont malmenés, secoués, usés. A quatre jours de leur arrivée, la stabilité du ponton s’impose pour eux comme une urgence.

Privé de la bascule de sa quille depuis des semaines, Alan Roura subit, beaucoup, encore, les conditions sans pouvoir chercher les allures de confort, ou tout simplement la meilleure vitesse dans ce qu’il reste de l’anticyclone des Açores, perturbé par le train des dépressions. Pris entre deux feux, le jeune Suisse entrevoit le bout du tunnel : « Ça fait du bien de voir qu'en une semaine, je pourrais normalement voir la maison apparaître devant l'étrave de La Fabrique ! J’ai une météo de boucher qui m’attend dans environ 2 jours, ça va être punk jusqu'au bout ! En temps normal, avec un bateau à 100%, je serais en train de me friser les moustaches. Là, je suis partagé entre le fait que ça va envoyer du lourd et que ça va avancer, et le côté sécu de La Fabrique jusqu'au bout. Mais je me vois mal laisser les copains partir sans moi, alors je vais tenir le rythme. Va savoir pourquoi on a une mer de face, avec le bateau qui accélère (à peine hein, à 12 nœuds), qui monte sur la vague et retombe de tout son poids comme une grosse patate. Et moi qui ne vois absolument rien. À quel moment je vais me prendre la vague, je n’en sais rien. Alors je m’accroche à ce que je trouve ! »

Porté ces derniers jours par un alizé de Sud-Est, Manuel Cousin (Groupe Sétin) a passé l’équateur hier. Ses proches poursuivants, Clément Giraud (Compagnie du Lit – Jiliti) et Miranda Merron (Campagne de France) sont à leur tour entrés dans l’hémisphère nord ce mardi. Devant eux, le pot au noir puis un alizé de nord-est qui viendra de nouveau faire claquer la mer contre la coque.

C’est le même tambourin qui tape à la coque d’Alexia Barrier, en plein contournement de l’anticyclone de Sainte-Hélène : « Depuis cette nuit, raconte-t-elle, ça tape pas mal au près en bâbord amures. Jusque-là c’était acceptable mais là, je ne sais pas qui est chargé des effets spéciaux du Vendée Globe. Ce serait cool qu’il parte un petit peu en vacances, pour qu’on puisse avoir une mer plate et 15 nœuds de vent pendant une journée. Il y en a ras-le-bol des grosses vagues et des bateaux qui tapent. Ça ne va pas durer très longtemps, je vais virer de bord dans environ 24 heures donc le vent va adonner en tribord gentiment. Tout va bien car chaque jour je me rapproche un petit peu plus des Sables d’Olonne. La vie est belle ! »

Les ETA (dates estimées d’arrivée)

Mercredi 3 février dans l’après-midi : Clarisse Crémer

Samedi 6 février : Jérémie Beyou, Romain Attanasio

Du mardi 9 au vendredi 12 février : Arnaud Boissières, Kojiro Shiraishi, Stéphane le Diraison, Pip Hare, Didac Costa

Mercredi 17 et jeudi 18 février : Manuel Cousin, Miranda Merron, Clément Giraud

Du jeudi 25 au dimanche 28 février :  Alexia Barrier, Ari Huusela, Sam Davies (hors course), Isabelle Joschke (hors course)

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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