Fabrice Amedeo franchit le cap Horn, une étape mythique dans le Vendée Globe

Ce passage lui permet de laisser derrière lui un Pacifique éprouvant, rythmé par le froid, l’humidité et des vents capricieux. « J’ai frôlé le cap Horn. A présent, je vais pouvoir admirer les îles voisines puis découvrir un peu la Patagonie. Ça promet d’être incroyable ! », a confié Fabrice avec enthousiasme. Dans des conditions de vent léger, il a pu approcher lentement le célèbre rocher et vivre une expérience unique. « C’était vraiment unique, avec de magnifiques jeux de lumière, malgré le froid intense. Déborder la pointe dans de telles conditions était particulièrement sécurisant », a-t-il ajouté. Le skipper a également révélé son impatience : « J’étais vraiment impatient à l’idée de passer ce cap. Le cap Horn, qu’on soit en tête ou en queue de course, reste un passage emblématique pour tous ! »La fin d’un Pacifique exigeantCe franchissement met un terme à une période particulièrement difficile. « Les mers du Sud touchent à leur fin, et quel tunnel cela a été ces deux dernières semaines ! La navigation le long de la zone des glaces (ZEA) a été particulièrement complexe, avec le risque constant de croiser des icebergs, une visibilité quasi nulle et un temps très gris. Ensuite, j’ai dû composer avec une traîne de dépression et des vents d’ouest, enchaînant les empannages et les zigzags sans jamais vraiment aller dans la bonne direction : tantôt nord-est, tantôt sud-est. Autant dire que le cap Horn s’est fait attendre ! »
Avec cette étape derrière lui, Fabrice se projette vers un Atlantique Sud prometteur. « L’Atlantique Sud s’annonce prometteur, avec un vent qui devrait rapidement basculer pour faciliter notre remontée vers le Nord. Passer le Horn, c’est aussi le plaisir de mettre le cap à gauche et d’engranger les milles en direction de la maison. Et si ces premiers milles s’enchaînent rapidement, c’est un vrai boost pour le moral. »
Des souvenirs intenses dans des conditions extrêmesBien que ce ne soit pas son premier passage au cap Horn, chaque franchissement offre une expérience particulière. « Il y a huit ans, j’abordais le cap Horn avec l’innocence du débutant. Je m’attendais à affronter des vents de 30 nœuds, mais j’en avais eu 55, amplifiés par l’effet de canalisation le long de la cordillère des Andes. Autant dire que j’étais sous tension ! Puis, à mon arrivée, le vent était tombé complètement, me laissant admirer un coucher de soleil spectaculaire. Ce fut un moment intense, chargé d’émotions, presque magique, comme une véritable libération, finalement exactement comme cette fois ! »
Cette année, malgré une traversée globalement calme du Pacifique, Fabrice a dû affronter le froid et l’humidité. « Depuis une bonne dizaine de jours, le froid est intense. Mon petit chauffage fonctionne, mais il s’éteint après dix minutes. Je l’utilise par courtes sessions pour chauffer un peu la cabine et assainir l’air. C’est l’humidité qui est finalement la plus gênante. » Pour améliorer son confort, il a trouvé une astuce : « J’ai ajouté une couverture de survie par-dessus ma couette en mérinos. Cela m’a sauvé, car je grelottais. »
La mer, entre défis et récompensesMalgré les difficultés, Fabrice continue de s’émerveiller devant les beautés offertes par l’océan. « Lundi, il y a eu un moment de rédemption : il s’est mis à faire doux, et il y a eu une éclaircie. J’ai tout ouvert, tout aéré. Ça a été un vrai bonheur. L’océan distille de temps en temps des petites récompenses. » Ces instants précieux permettent au marin de trouver la force de continuer son voyage, porté par une connexion intime avec la puissance et la beauté de la nature.Retrouvez chaque jour notre analyse météo de la course avec METEO CONSULT Marine dans notre dossier spécial Vendée Globe.