La Barbade, un riche héritage colonial
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Sous domination britannique pendant plus de trois siècles, La Barbade, petit paradis entre Sainte-Lucie et le Venezuela, qui a célébré le cinquantenaire de son indépendance le 30 novembre dernier, conserve des traces de son passé colonial dans sa culture et son architecture.
Découverte en 1536 par les Portugais, La Barbade, autrefois habitée par les Indiens Arawak venus du Venezuela, a été colonisée au début du XVIIe siècle par les Britanniques. Membre du Commonwealth, cet état indépendant depuis 1966 reste imprégné de l’influence britannique, mais également africaine.
Des coutumes préservées
Majoritaire originaire d’Afrique de l’Ouest et du Royaume-Uni, la population métissée de la Barbade perpétue ses traditions. En se promenant, il n’est pas rare de croiser la police maritime portant le foulard et le canotier des marins de l’Amiral Nelson, ou un agent de la circulation avec un casque de « bobby » vissé sur la tête. « Le métissage de la population est intéressant. On retrouve le charme britannique dans le comportement très poli et civil des locaux, mais également dans le sport, à travers le cricket, véritable sport national, et le polo, qui est pratiqué partout sur l’île », souligne Sarah Lherbier, de l’Office du Tourisme de La Barbade en France. L’influence africaine, introduite sur l’île par les esclaves, se retrouve quant à elle dans la culture afro caribéenne, la musique, la danse et la gastronomie. Pas étonnant donc que le plat national, le Cou Cou, composé de farine de maïs et de gombos, ait des origines africaines. « On retrouve également ce métissage dans les événements, tels que le Crop Over Festival, qui remonte au temps où le pays était le plus grand producteur de sucre au monde. Le festival, qui a lieu l’été, marquait la fin de la récolte de la canne à sucre », précise-t-elle.
Un patrimoine historique bien conservé
L’héritage colonial de La Barbade se retrouve également dans son patrimoine. « Les Britanniques ont été les seuls à coloniser La Barbade, ce qui a permis au patrimoine historique d’être préservé, explique Sarah Lherbier. L’île regorge de petites églises datant du XVIIe siècle, à l’instar de St Nicholas Abbey, l’une des trois demeures jacobéennes les plus remarquables de la région ». Outre Arlington House, demeure du XVIIIe siècle retraçant l’héritage barbadien et Sunbury Plantation House & Museum, ancienne plantation reconvertie en musée, le meilleur endroit pour découvrir l’histoire de l’île est peut-être le Barbados Museum. Installé dans un ancien établissement pénitentiaire militaire britannique, il retrace l’évolution de l’île du XVIe siècle à nos jours.