Energy Observer a rejoint le Spitzberg en Arctique, une première mondiale !

Prouver qu’il est possible de naviguer en totale autonomie, dans des conditions extrêmes en puisant son énergie dans la nature et sans aucun impact écologique
Depuis le début de l’aventure, l’équipe Energy Observer avait rêvé de relever ce challenge : rallier l’Arctique en totale autonomie énergétique, sans émissions de CO2, sans particules fines et sans pollution sonore qui puisse perturber les écosystèmes, en harmonie complète avec la nature. Ils l’ont fait ! L’équipage composé de marins, d’ingénieurs et de reporters embarqués peut être fier du chemin parcouru depuis avril 2017 et de cette nouvelle étape !
Rejoindre cette zone qui subit de plein fouet les conséquences du changement climatique uniquement grâce aux énergies renouvelables et à l'hydrogène décarboné constitue un symbole fort : il est aujourd’hui possible de développer une mobilité respectueuse de l’environnement, et ce même dans des conditions météorologiques extrêmes.
Victorien Erussard, Capitaine d’Energy Observer : « Nous avons navigué jusqu’au Spitzberg depuis la Russie en autonomie énergétique totale et démontré que notre mix énergétique constitue le futur non seulement du transport maritime, mais préfigure les nouveaux réseaux énergétiques développés à terre. De plus, dans une région si éloignée et pourtant profondément impactée par le changement climatique, c’est un symbole fort d'arriver avec ce navire sans aucun moteur thermique, sans utilisation de diesel contrairement à tous les autres navires, voiliers compris. Il est urgent d’agir sur tous les fronts ! On ne peut plus attendre, les prochains mois vont être cruciaux. Nous voulons vraiment montrer que nos ressources ne sont pas illimitées et qu’il faut coopérer avec la nature intelligemment comme on le fait avec notre bateau : on produit ce que l’on consomme, on va à la vitesse que les ENR nous permettent d’atteindre ! »
Le Spitzberg, épicentre du changement climatique : un symbole fort pour une prise de conscience collective
En moins de 20 ans, l’Arctique a perdu 1,6 million de kilomètres carrés de glace. Cette fonte des glaces qui s’accélère a des conséquences pour l’écosystème local, mais aussi pour le reste du globe, à court, moyen et long terme.
Jérôme Delafosse, Chef d’expédition : « Atteindre l’Arctique grâce aux énergies renouvelables et à l’hydrogène pouvait sembler irréalisable mais nous l’avons fait. Au-delà du challenge technologique, c’est un message politique que nous souhaitons transmettre. Le Spitzberg représente le ground zero, l’épicentre du changement climatique, c’est là que l’on constate de manière la plus évidente les effets dévastateurs de l’humanité sur le climat et la biodiversité. Nous voulions prouver que si on peut naviguer en milieu extrême grâce à ce navire, demain tout le monde pourra vivre grâce aux ENR et nous aurons un vrai levier pour transformer le monde. C’est vrai, nous sommes les premiers à accomplir cet exploit, mais il ne s’agit pas là d’une compétition, nous apportons notre pierre à l’édifice pour sensibiliser citoyens, décideurs et industriels à l’urgence absolue de réconcilier l’homme et la nature. Les décisions que nous prendrons dans les années à venir auront un impact sur les prochains millénaires ».
Se rendre au Spitzberg est pour l’équipe Energy Observer une mission capitale de sensibilisation auprès du grand public, et un appel à agir ! Elle compte bien documenter cette expérience à travers un documentaire évènementiel sur Canal +, une web série et des rencontres avec des spécialistes et des pionniers de la transition écologique.
Sur leur chemin, l’équipe a également croisé Bjornoya, l’Ile aux Ours, et ses falaises vertigineuses de plus de 450 mètres de hauteur, refuges pour des dizaines de milliers d’oiseaux, paradis perdu au cœur de la mer de Barents. Elle a également observé des baleines à bosse et des dauphins à bec blanc, mais aussi des déchets plastiques en mer et sur les côtes.
Ce voyage a également pour but de renforcer le rôle d’Energy Observer comme accélérateur de la recherche et du développement en testant en conditions extrêmes des technologies innovantes. Au cours de cette traversée depuis Saint-Pétersbourg, l’équipage et les ingénieurs ont beaucoup travaillé sur les ailes de propulsion éoliennes Oceanwings®. Ces ailes testées pour la première fois sur un navire de cette dimension, ont pu être optimisées grâce au retour d’expérience des navigations avec des conditions météorologiques complexes : peu de soleil, fort vent de face, grains, mer contraire…
Energy Observer poursuit sa double mission de laboratoire des clean tech tout en témoignant de l’urgence climatique, en tant que premier Ambassadeur français des objectifs de développement durable fixés par l’ONU à l’agenda 2030. Cette arrivée au Spitzberg est une vraie première technologique, mais aussi le point d’orgue de trois années et 15 000 milles nautiques de navigation autour de l’Europe.