Le nautisme, une tradition ancestrale à Dubaï
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Surnommée la Venise du Golfe ou Cité des marchands au XIXe siècle, « Dubaï a un riche passé maritime. Les marins s’abritaient dans le port naturel formé par l’embouchure en forme de S de l’estuaire de Dubaï pour se protéger des éléments naturels mais également des pirates, nous explique Pascal Maigniez, Directeur du Dubaï Department of Tourism and Commerce Marketing. Il faut savoir que la côte était appelée la côte des pirates à cette époque ». Le commerce maritime a lui aussi largement contribué au développement de l’économie du pays membre des Émirats Arabes Unis. « L’activité économique dubaïote s’est développée bien avant la découverte des gisements de pétrole grâce à la pêche de l’huître perlière et du commerce maritime, principalement à destination des pays du pourtour du Golfe comme la Mésopotamie, mais aussi du sous-continent indien, de Zanzibar et de la Corne de l’Afrique, poursuit-il. On trouvait à Dubaï de nombreux bancs d’huîtres perlières d’une qualité exceptionnelle, que les Dubaïotes allaient pêcher dans les eaux du Golfe à bord de boutres, des vaisseaux traditionnels en teck à voiles triangulaires. À l’époque, on comptait plus de 1000 marchands négociants de perles à Dubaï ».
De la pêche artisanale au développement du nautisme
L’avènement de la perliculture a mis un terme à cette manne financière peu avant le début de la seconde guerre mondiale. Mais l’Émirat n’a pas mis longtemps à se relever grâce à la découverte d’hydrocarbures au milieu du XXe siècle. Le début de la manne pétrolière a permis à Dubaï de développer son activité portuaire en creusant un bras de mer pour le transformer en port franc. L’économie prospérant et le nombre de navires augmentant, l’Émirat a décidé, à la fin des années 80 de construire un second port artificiel, Jebel Ali, au Sud, qui reste aujourd’hui le plus important du pays, derrière celui de Mina Rashid. À eux deux, ces ports représentent le 4e port au monde en termes d’activité marchande et de trafic de containers. La plus grande zone franche du Moyen-Orient qui y est accolée accueille, quant à elle, plus de 7000 entreprises. Dubaï est devenue aujourd’hui un hub maritime et aérien au carrefour de l’Europe, de l’Asie, de l’ex-URSS et de la Corne de l’Afrique.
Perpétuant sa tradition maritime ancestrale, Dubaï reste aujourd’hui tournée vers la mer. « Le nautisme fait partie de la culture de Dubaï. Les anciens ont tous été liés à l’activité maritime. Il y a une réelle osmose avec le désert et la mer. C’est important pour les locaux de perpétuer les traditions, de les faire connaître aux quelques 11 millions de visiteurs qui y viennent chaque année », souligne Pascal Maigniez. De nombreuses courses de boutres sont régulièrement organisées à Dubaï, tout comme des compétitions de power boat, très prisées des habitants. L’équipe locale, la Victory Team, a d’ailleurs été sacrée championne du monde au Class 1 World Powerboat Championship. De son côté, la voile commence tout juste à se développer, et Dubaï accueille régulièrement des championnats du monde de Hobbie Cat. « Le climat et le vent régulier se prêtent bien au nautisme. Et puis, il n’y a pas de fortes marées ni de grosses vagues, l’eau est chaude. Ce sont des conditions idéales pour la navigation, ajoute-t-il. La voile contemporaine reste cependant encore confidentielle à Dubaï et attire davantage les résidents, qui représentent la majeure partie de la population, que les locaux. D’ailleurs, quand on regarde dans les quatre marinas principales, on y trouve environ 90% de bateaux à moteur ».
Un paradis pour les sports nautiques
Presque tous les sports nautiques sont présents à Dubaï, du flyboard à la plongée, en passant par le jet-ski ou la planche à voile. « Les Dubaïotes s’intéressent à tout ce qui est nouveau ou spectaculaire. Il y a d’ailleurs deux immenses parcs aqua-nautiques à Dubaï, dont un très grand de 76 hectares, inspiré de l’Atlantis Paradise Island de Nassau. On peut y nager avec les dauphins ou traverser un cylindre de plexiglas entouré de requins, précise Pascal Maigniez. Contrairement à Oman, il n’y a pas de barrière de corail au large de Dubaï mais on peut plonger sur les anciennes plateformes offshores qui ont été colonisées par une faune et une flore sous-marine ». Dubaï a également comme projet de fabriquer du corail et de recréer les principaux spots de plongée mondiaux sur son archipel artificiel The World, composé de 80 îles qui forment une mappemonde. Toujours dans l’idée de perpétuer la tradition, Dubaï propose des excursions à bord de petits boutres pour pêcher de façon encadrée des huîtres perlières en utilisant les techniques d’antan. « Les gens sont équipés à la manière des pêcheurs d’autrefois de combinaisons en chanvre les couvrant de la tête aux pieds, d’une sorte de pince à linge en bois pour pincer le nez, et d’un tuyau pour respirer ». Traditionnels ou innovants, les sports nautiques ont bel et bien toute leur place à Dubaï.
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