Point culminant de l'estuaire de l'Orne : le phare de Ouistreham
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Là où la côte normande semble désespérément plate, entre les dunes de Merville-Franceville et les premières plages du Débarquement, le phare de Ouistreham se dresse depuis 1905 près des écluses et de la Pointe du Siège, entre l’estuaire de l’Orne et le canal de Caen à la mer, qui permet aux navires de remonter jusqu’au port de la ville de Guillaume le Conquérant. Il guide ainsi les marins qui veulent se rendre jusque dans le port de la capitale des Ducs de Normandie, mais aussi les ferries qui assurent depuis Ouistreham la liaison régulière avec Portsmouth, sur la côte Sud de l’Angleterre.
Haut de trente-huit mètres, posé sur un soubassement de granit auquel répond à son sommet une couronne de la même pierre, le phare est habillé d’une belle robe blanche soulignée de rouge. Il est surmonté d’une demi-lentille de Fresnel qui lui permet de porter jusqu’à seize milles nautiques, soit environ trente kilomètres. Automatisé depuis 1993, le phare n’est aujourd’hui plus gardé. Il continu cependant son travail signalétique, émettant inlassablement un éclat blanc de trois secondes, suivi d’une seconde d’obscurité, de la tombée du jour à l’aurore.
Le phare est ouvert à la visite les week-ends de juillet et août. Les courageux qui viendront à bout des cent-soixante et onze marches de la tour pourront ainsi admirer un vaste paysage s’ouvrant sur l’estuaire de l’Orne. A l’Est, la pointe du Siège se perd dans la baie de l’Orne tandis que de l’autre côté de la rivière, la redoute XVIIe et les bunkers allemands semblent posés au milieu des dunes. A l’Ouest, la station balnéaire de Ouistreham Riva-Bella étale ses basses maisons que seul le Grand bunker, ancien poste de commandement et de direction de tir et aujourd’hui Musée du mur de l’Atlantique, semble écraser de ses dix-sept mètres. Plus loin, les premières plages du Débarquement se découvrent les unes après les autres : Sword, Juno… Au Sud, en remontant le canal de Caen à la Mer, on devine le Pegasus bridge, pont levant lieu des premiers combats du Jour-J et dont la maison voisine, le Café Gondré, est devenue dans l’Histoire la première maison libérée de France. Un mémorial construit à proximité du pont revient sur cette bataille.
Le phare de Ouistreham est un élément architectural remarquable à visiter dans une région extrêmement riche. Sa découverte pourra facilement s’intercaler entre plusieurs visites et permettre, d’en haut, d’avoir une vision beaucoup plus claire des plages du Débarquements et du système de défense du Mur de l’Atlantique. A noter que vu les combats qui ont secoué la région à l’aube du 6 juin 1944, il est improbable que le phare n’ait pas été détruit ce jour-là.
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