Les plus grandes marées de l'année cette semaine : où en profiter ?

Par Figaronautisme.com avec METEO CONSULT

Après deux ans d’absence, l’année 2023 s’annonce riche en grandes marées, avec de forts coefficients supérieurs à 110. Cette semaine nous offrira la première de l’année avant d’attendre ensuite celles du mois de septembre pour retrouver un coefficient aussi élevé (112). Il faut donc en profiter tout en restant prudent.

Un phénomène physique mais aussi météorologique

Les grandes marées sont provoquées par l’attraction gravitationnelle de la lune et du soleil, laquelle s’amplifie lorsque ces deux astres sont alignés avec la Terre, ce qui est maximum dans la période des équinoxes. L’eau monte plus haut au moment de la pleine mer, et descend plus bas (et plus loin) lors de la marée basse. Ce principe physique est amplifié ou minimisé par les conditions météorologiques. Ainsi, en période dépressionnaire et ventée, les vagues monteront beaucoup plus haut, pouvant submerger le littoral, tandis qu’à marée basse, la présence d’un anticyclone favorisera une baisse encore plus marquée. On parle alors de surcote ou de décote. Quoi qu'il en soit, le « marnage » (c’est-à-dire la différence de niveau entre la pleine mer et la basse mer) est très important au moment des grandes marées (forts coefficients, dont le maximum théorique est fixé à 120), alors qu’il est faible par petits coefficients.

Un pic à 112 mercredi matin

La période des grandes marées commence dès ce lundi avec un coefficient à 105 en soirée, pour monter à 110 mardi soir puis 112 mercredi matin. Les horaires de ces marées sont assez similaires sur l’arc atlantique, de la Bretagne au pays basque, mais les différences sont notables en Manche, avec quasiment 6 heures de décalages entre l’entrée de la Manche et la côte d’Opale. Cela est lié à la progression de l’onde de marée dans le détroit de la Manche. Les marnages y sont également plus importants qu’en Atlantique (de 5 à 15 mètres en Manche contre 2 à 3 mètres sur la côte atlantique). On constate donc qu’à coefficient égal (112 au maximum partout dans le monde), des hauteurs d’eau très différentes peuvent s’observer. En conséquence, les surfaces découvertes à marée basse sont bien plus immenses en Manche. Autre effet : la vitesse du jusant (marée descendante) et du flux (marée montante) est également bien plus impressionnant en Manche, ce qui accroît le danger de ces marées. Ces dangers sont surtout liés au risque de se retrouver encerclé sur un banc de sable par la marée montante, ce qui constitue une expérience traumatisante aux conséquences parfois mortelles.

Météo : où profiter au mieux de ces grandes marées ?

Si les horaires des marées et les hauteurs d’eau sont bien connus à l’avance, les conditions météo, quant à elles, sont susceptibles d’influencer ce spectacle naturel, apprécié aussi bien à marée basse pour la pêche à pied qu’à marée haute pour la puissance des vagues contre les digues. Cette semaine, il n’y a pas de phénomène météo particulier susceptible de rendre ces grandes marées trop dangereuses, telles celles de 2014 qui avaient submergé des villes littorales, occasionnant de gros dégâts. De même, la pression atmosphérique ne sera pas trop élevée et « n’écrasera » pas la marée haute, mais ne favorisera pas non plus des surfaces découvertes plus exceptionnelles que la moyenne à marée basse. Cette grande marée de février 2023 sera donc un cru tout à fait ordinaire. Dans le détail, le temps reste calme et plutôt beau pour la journée de mardi avec une très faible houle résiduelle. Mercredi, au moment du pic à 112, une perturbation va traverser la France avec des averses et un vent modéré tournant au nord-ouest : cela apportera un peu de vagues sur les côtes de la Manche, et il y aura certainement de belles photos à faire sur les digues de Saint Valéry en Caux ou encore de Saint-Malo. Enfin, jeudi, dans un air plus froid, le vent tournera au nord-est, favorable aux courtes vagues sur la Manche, avec des giboulées.

Les dangers des grandes marées

Chaque année, en dépit des consignes de sécurité, des victimes par noyade sont à déplorer lors des grandes marées, surtout quand elles surviennent en été. La plupart du temps, il s'agit de personnes se retrouvant piégées sur des bancs de sable éloignés du bord de mer, que la marée montante entoure parfois très rapidement. Le cas de la baie du Mont Saint Michel est flagrant, avec une avancée des eaux très rapide à laquelle vient s'ajouter le risque d'enlisement. Mais, à moindre échelle, on peut se faire ainsi piéger sur d'autres plages que l'on croit sécurisées (Granville, baie de la Somme, et même des plages de Basse-Normandie...) : lorsque cela arrive, il ne faut surtout pas paniquer. Si l'on sait nager, on doit pouvoir revenir à la côte sans soucis, mais dans le cas contraire, il faut vite se signaler pour alerter les secours (téléphone ou grands signes avec les bras).

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…