
L’Europe en ligne de mire
Quatre ans après la première édition, The Ocean Race Europe revient avec une formule éprouvée : un format en équipage, rythmé par des étapes courtes mais intenses, sous la bannière « Connecting Europe ». Au fil des escales, les marins tisseront des liens avec les publics et les territoires, incarnant l’esprit fédérateur d’un projet profondément européen. La course suivra un tracé stratégique : des eaux denses de la mer du Nord jusqu’à la complexité des courants méditerranéens, avant de s’achever pour la première fois sur la mer Adriatique.
C’est sur des monocoques de 60 pieds à foils, les célèbres IMOCA, que les équipages s’affronteront. Conçus pour le Vendée Globe et les Globe Series, ces bateaux « volants » combinent vitesse et exigence technique. Chaque team comptera quatre marins, accompagnés d’un reporter embarqué chargé de documenter cette aventure en haute mer. Parité et diversité obligatoires : au moins une femme et deux nationalités représentées par équipage.

Des têtes d’affiche et des promesses
Parmi les favoris, Team Holcim - PRB, mené par la Néerlandaise Rosalin Kuiper, pourra compter sur l’expertise de Franck Cammas, Nicolas Lunven ou encore Carolijn Brouwer. Une équipe solide pour une course qu’elle sait exigeante.
Du côté de Team Malizia, Boris Herrmann aligne un collectif affûté avec Will Harris, Justine Mettraux, Francesca Clapcich et la médiatique Cole Brauer, sans oublier la présence du jeune talent français Loïs Berrehar. Un équipage complet, ambitieux, et résolument tourné vers la performance.
Team Paprec Arkéa aligne un quatuor 100 % français piloté par Yoann Richomme, avec Corentin Horeau, Mariana Lobato et Pascal Bidégorry. Un mix de rigueur et d’expérience pour un projet rodé et déjà victorieux en 2021.
Chez Allagrande Mapei Racing, Ambrogio Beccaria s’engage avec une équipe flambant neuve. Autour de lui : Thomas Ruyant, Morgan Lagravière et Manon Peyre. Un bateau réputé et des profils complémentaires, portés par une belle ambition européenne.
Biotherm s’annonce également comme un sérieux prétendant avec Paul Meilhat à la barre, entouré notamment d’Amélie Grassi, Jackson Bouttell, Sam Goodchild et Benjamin Ferré. L’équipe se distingue par un collectif expérimenté, capable de s’adapter à tous les scénarios.
Côté outre-Atlantique, Canada Ocean Racing - Be Water Positive entend bien faire parler de lui. Skippé par Scott Shawyer, le team réunit Pip Hare, Chris Pratt, Sébastien Marsset et le vétéran Brian Thompson. Un équipage résolument engagé dans la transmission et la sensibilisation à la protection de l’eau.
Enfin, Team AMAALA, sous pavillon suisse et saoudien, offre un visage atypique. Alan Roura s’entoure de Simon Koster et Conrad Colman pour former un groupe où cohabitent expérience du large et nouvelles recrues issues d’une sélection nationale suisse inédite. Un pari audacieux qui pourrait bien surprendre.
Un parcours stratégique et exigeant
Cinq étapes composent le tracé 2025 : Kiel - Portsmouth, Portsmouth - Cartagena (via Porto), Cartagena - Nice, Nice - Gênes, puis Gênes - baie de Kotor. Chaque segment mettra les marins face à des conditions contrastées, entre brises côtières et longues navigations au large. Des points de passage obligatoires, les « Scoring Gates », permettront de glaner des points supplémentaires à différents moments clés, tandis qu’une course côtière décisive à Kotor pourrait bien chambouler le classement général.

Un enjeu scientifique et sociétal
Au-delà du classement, The Ocean Race Europe défend aussi une cause environnementale. Les bateaux embarqueront des instruments scientifiques pour collecter des données essentielles sur la santé des océans : température, salinité, CO2, microplastiques, eADN... Une démarche ancrée dans l’initiative « Racing for the Ocean », qui renforce le rôle de cette course comme laboratoire flottant au service de la recherche et de la sensibilisation.
Avec un plateau relevé, une flotte homogène et un parcours varié, The Ocean Race Europe 2025 s’annonce passionnante. L’adrénaline du sprint, l’engagement collectif, l’excellence technique et la force des récits embarqués devraient séduire un large public, sur terre comme en mer. Et au-delà de la victoire finale, c’est toute l’Europe qui embarque dans cette odyssée moderne à travers vents et marées.