Croisière en multicoque : 6 escales méditerranéennes qui changent tout

Pourquoi la Méditerranée en multicoque change la donne
La Méditerranée a beau être l’un des bassins de navigation les plus fréquentés au monde, elle reste truffée de recoins que les catamarans et trimarans révèlent sous un autre jour. Leur faible tirant d’eau permet d’approcher au plus près des plages, leur largeur garantit un confort inégalé à l’ancre, et leur autonomie en eau et en énergie facilite les longues étapes loin des ports. Les multicoques sont aussi très à l’aise dans les mouillages rouleurs grâce à leur stabilité naturelle, et leur vaste surface habitable offre une vue permanente sur la mer.
Dans un contexte où les places portuaires deviennent rares en saison, l’autonomie des multicoques permet de privilégier les escales sauvages, tout en profitant de ports secondaires souvent mieux adaptés à leurs dimensions. À condition de bien choisir sa route.
1. L’île de Zlarin (archipel de Šibenik, Croatie)
Peu fréquentée par les grandes flottes de charter, Zlarin est l’une des plus belles escales pour les plaisanciers en quête de tranquillité et d’authenticité. L’arrivée en multicoque est facile : le port principal, orienté sud-est, peut accueillir quelques catamarans le long du quai est. Sinon, le mouillage juste à l’extérieur est sûr par vent d’ouest à nord.
Zlarin est sans voitures, couverte de pins, bordée de plages aux eaux transparentes, et son village vit encore au rythme croate. Une vraie pause entre les marinas surchargées de la côte dalmate. L’autonomie du multicoque permet de s’y poser plusieurs jours sans contrainte, tout en explorant les îles voisines comme Prvić ou Kaprije.
2. Porto Pollo (Corse-du-Sud)
Cette large baie, bien protégée des vents dominants, est un rêve de multicoquiste. Fonds sableux, eau turquoise, peu de fond : ici, les catamarans peuvent mouiller presque sur la plage. En haute saison, les voiliers à fort tirant d’eau restent plus au large ou passent leur chemin.
En multicoque, on accède à des zones de mouillage tranquilles dans moins de 2 mètres d’eau, en toute sécurité. L’échouage est même possible par marée basse. L’escale est d’autant plus agréable qu’il est facile de débarquer en annexe pour déjeuner dans les paillotes ou faire des courses. La baie offre aussi un abri fiable pour la nuit, même en cas de brise thermique. Le confort de vie à bord, combiné à la vue et à l’environnement naturel, fait de Porto Pollo une escale parfaite pour décrocher.
3. Mar Menuda, Tossa de Mar (Catalogne)
Sur la Costa Brava, cette crique cachée à l’ouest de Tossa de Mar est un joyau difficile d’accès... sauf en multicoque. Le fond de sable y est peu profond, les eaux claires et la protection correcte par vent d’ouest à sud-est. Seuls les bateaux à faible tirant d’eau peuvent vraiment y profiter d’un mouillage sûr et proche du rivage.
La largeur d’un catamaran offre en plus une belle stabilité face au ressac éventuel. Le soir, la vieille ville fortifiée de Tossa se pare de lumières et devient un spectacle à contempler depuis son cockpit. Le tout à quelques brasses de la plage. Peu de ports dans le secteur, mais pour ravitailler, Palamós ou Blanes sont accessibles en quelques heures.
4. L’île de San Pietro (sud-ouest Sardaigne)
À l’écart des routes les plus fréquentées, San Pietro est un paradis discret, idéal en multicoque. Le port de Carloforte peut accueillir quelques catamarans (attention à prévenir en haute saison), mais ce sont surtout les mouillages autour de l’île qui font la richesse de l’escale.
Par vent d’est, la côte ouest offre plusieurs criques protégées, accessibles uniquement aux bateaux à faible tirant d’eau. L’une des plus belles : Cala Vinagra, encaissée dans la roche, où seuls les multicoques peuvent s’approcher suffisamment pour dormir à l’abri. L’île a un charme fou, entre influence ligure, nature volcanique, et eaux cristallines. Et grâce à l’autonomie du catamaran, il est facile d’y rester plusieurs jours sans contact avec la terre ferme.
5. Tinos (Cyclades, Grèce)
Tinos, l’anti-Mykonos. Sauvage, montagneuse, battue par le Meltem au nord, elle réserve ses meilleurs coins aux navigateurs patients... et bien équipés. Le multicoque prend ici tout son sens : mouillages sud bien abrités, capacité à rester plusieurs jours sans escale technique, stabilité au vent et à la houle.
Les criques comme Agios Petros ou Agios Sostis sont accessibles uniquement par mer, et souvent désertes. Par mer calme, certains s’ancrent même sur la côte nord, au pied de falaises. Le port de Tinos peut accueillir des multicoques au quai nord, mais il est très exposé. Mieux vaut y entrer uniquement pour une escale courte. Le charme de Tinos, ce sont ses villages perchés, ses chemins muletiers et ses petites tavernes à l’ombre des lauriers-roses. Un monde à part.
6. Kastellorizo (Dodecanèse, Grèce)
Tout à l’est de la Méditerranée grecque, à quelques milles des côtes turques, Kastellorizo est une escale à part. L’arrivée se mérite, surtout en multicoque : peu de place au port, peu de mouillages protégés... mais une récompense à la hauteur. L’idéal est d’y venir tôt, de s’amarrer à quai si la place le permet (le port peut accueillir 3 ou 4 multicoques maximum en long side), ou de mouiller à l’extérieur et d’utiliser l’annexe.
Le plan d’eau est d’un bleu irréel, les maisons colorées donnent l’impression de naviguer dans un décor de cinéma. Les multicoques y sont rares, l’ambiance unique. C’est le genre d’escale qu’on n’oublie jamais, surtout lorsqu’on y arrive en silence après une navigation au large. L’autonomie du bateau permet de profiter de l’île sans dépendre de services portuaires souvent limités.
Le multicoque ne se contente pas de changer la vie à bord : il transforme l’approche de la croisière en Méditerranée. Plus de liberté dans le choix des mouillages, une plus grande autonomie, un confort inégalé au mouillage comme en navigation... De la Croatie à la Grèce en passant par la Corse, la Sardaigne ou la Catalogne, les escales prennent une autre dimension quand on peut s’arrêter là où d’autres ne font que passer.
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