
Une bataille tactique jusqu’au dernier bord
Jeudi a offert un condensé d’intensité avec trois régates disputées dans des conditions changeantes. Le vent léger et instable du matin a forcé l’annulation de la première manche, mais dès que la brise s’est stabilisée, les départs musclés et les manœuvres millimétrées ont relancé le jeu.
En AC1, la victoire du jour est revenue à Django WR51 (YCCS), qui confirme son statut de prétendant sérieux en dominant la dernière course. Mené par Giovanni Lombardi Stronati avec Vasco Vascotto à la tactique, le bateau italien a su tirer parti d’un bon départ et d’une belle lecture du plan d’eau. Dans cette classe très disputée, Jolt 3 (YCM) et Beau Geste (RHKYC) complètent un podium global ultra serré : un seul point sépare les trois équipages.
En AC2, le suspense est tout aussi intense : Callisto (RNZYS) et Beau Ideal (RHKYC) sont à égalité, talonnés par Jolt 6. Les régates du jour ont confirmé l’extrême densité de cette classe, où chaque erreur coûte cher. À l’image de la manche 5, où Garm s’est imposé devant Sunrise IV et Django JPK, avec à peine cinq secondes d’écart entre les trois.
L’éclat de la jeunesse néerlandaise
L’un des grands moments de la journée est venu de ROST Van Uden. Le Ker 46 du Royal Maas Yacht Club, mené par une équipe presque entièrement composée de jeunes de moins de 25 ans, a remporté la première course du jour en AC1, malgré un faux départ initial. Une performance saluée par leur skipper Gerd-Jan Poortman, qui encadre le projet depuis dix ans : « Ces jeunes ont prouvé qu’ils pouvaient rivaliser avec les meilleurs. C’est une fierté immense de les voir briller à ce niveau. »
Sur le Baraka GP, autre bateau du même club, Wouter Verbraak insiste sur l’importance du collectif : « Ce qui fait notre force, c’est l’énergie des jeunes et la confiance qu’on leur donne. On navigue pour ceux qui n’ont pas pu être là, et ça nous pousse à nous dépasser. »

Autre belle histoire : celle de Zen, le TP52 de Gordon Ketelbey (CYCA), arrivé d’Australie au dernier moment après une logistique complexe. Jeudi, Zen a remporté la deuxième manche du jour grâce à un plan d’eau parfaitement lu et une préparation express mais rigoureuse. « On avance étape par étape. Rien n’a été facile, mais on tient le rythme, et on est fiers du chemin parcouru », confie Shane Guanaria, le campaign manager. L’équipe, qui n’a pas encore beaucoup navigué au large récemment, mise sur son expérience cumulée pour la suite.
En route vers la Fastnet
Tous les regards se tournent désormais vers la Rolex Fastnet Race, dont le départ sera donné samedi 26 juillet depuis Cowes. Cette édition anniversaire servira de manche finale de l’Admiral’s Cup. Les écarts étant aussi faibles, la victoire finale se jouera probablement entre les rochers du Fastnet et la ligne d’arrivée à Cherbourg. Pour certains, ce sera l’occasion de conclure un projet de longue haleine. Pour d’autres, un premier grand frisson au large. Dans tous les cas, la course promet d’être mémorable.