Le rameur approche de la mi-parcours, bravant la neige, la glace et la tempête.
Charles Hedrich, qui navigue en mer à 10 ou 20 milles des côtes, doit s'abriter à terre dès que le gros temps se lève. En effet, les conditions se dégradent très vite sur l'eau à cause du manque de profondeur. "Les vagues se forment et s'écrasent un peu comme au bord de la plage et déferlent sur les petites embarcations comme le rameur des Glaces", rapporte son équipe à terre. Ce week-end ce sont des rafales de 70km/h qui ont cueilli l'aventurier au Cap Dalhousie. Pourtant il s'était solidement amarré avec ses deux ancres sur un banc de sable sécurisant. "15 heures durant, de nuit, il a été secoué, soulevé, tapé sans relâche, continue le communiqué. Les éléments naturels n'ont pas d'horaires ! Le premier banc de sable a été submergé par la mer. Charles a dû rejoindre un perchoir plus haut. Lorsque le vent s'est calmé, Charles était encore sur du sable mais ce dernier, gorgé d'eau, refusait de le libérer. Le bateau faisait ventouse et Charles s'enfonçait en tentant de le pousser… tout en gardant l'œil sur l'éventuel ours polaire lui aussi groggy dans l'après tempête." Charles Hedrich a dû se démener pendant de longues heures avant de trouver la solution: utiliser un bidon de stockage rempli de sable comme point d'appui, poser ses pieds et pousser le rameur. 12 heures d'efforts auront été nécessaires pour reprendre enfin la route.
Charles Hedrich se dirige actuellement vers le Cap Bathurst, mais un nouveau coup de vent est annoncé et la glace est de retour. "Elle a bloqué le passage du Nord-ouest sur toute sa largeur mais elle bouge, évolue, s'ouvre, explique l'équipe de Respectons la terre. Charles doit trouver la voie le long de la côte pour traverser le golfe d'Amundsen et poursuivre sa longue aventure vers Cambridge Bay. Ayant déjà parcouru le plus difficile, l'inconnu des mers Tchouktches et Beaufort le long de la côte de l'Alaska, Charles pensait trouver une certaine routine en ramant vers le Canada, mais les imprévus de l'aventure sont toujours là." Les conditions de Glaces cette année sont déroutantes pour tous.
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