
Une invention française devenue phénomène mondial
L’histoire du Flyboard commence en 2011 sur les rives de la Méditerranée, à Marseille, là où Franky Zapata, pilote professionnel de jet-ski, décide de repousser les limites de la motonautique. Frustré par les contraintes des sports existants, il imagine un dispositif capable de faire littéralement voler l’utilisateur au-dessus de l’eau. L’idée paraît folle, presque irréalisable. Pourtant, quelques mois plus tard, il présente un prototype fonctionnel : une planche propulsée par la puissance hydraulique d’un jet-ski.
La première vidéo mise en ligne fait immédiatement sensation. En quelques semaines, le Flyboard devient viral, et suscite un engouement mondial. Les images sont saisissantes : un homme qui s’élève à plusieurs mètres, plonge tête la première avant de remonter comme un dauphin, effectue des figures inspirées du motocross ou du snowboard aérien. En 2012, le premier championnat international est organisé au Qatar. Les figures s’enchaînent, les styles se développent, et une nouvelle scène sportive émerge.
Le fonctionnement : une mécanique de haute pression
Techniquement, le Flyboard repose sur un principe relativement simple. La planche est reliée par un tuyau d’environ 18 mètres à la turbine d’un jet-ski. Ce tuyau achemine l’eau sous haute pression vers deux buses orientées sous les pieds du pilote, qui est fixé à la planche à l’aide de bottes similaires à celles d’un wakeboard. En régulant la pression de l’eau, on contrôle la hauteur du vol. Il est possible de monter jusqu’à 10 à 12 mètres, avec une poussée suffisante pour exécuter des figures aériennes complexes.
Le contrôle se fait d’abord par le corps : l’équilibre s’ajuste par les jambes, l’inclinaison du buste, la position des bras. Dans les premières versions, la puissance était contrôlée par un tiers, resté sur le jet-ski. Aujourd’hui, les modèles évolués disposent d’une gâchette ou d’une télécommande sans fil, permettant au pratiquant de moduler lui-même la pression de propulsion. Certaines marques concurrentes, comme FlyDive ou Defy JetDeck, ont également développé leurs propres variantes.
Qui peut voler ? Accessibilité et sécurité
L’un des grands atouts du Flyboard est son accessibilité. Malgré l’aspect spectaculaire des démonstrations, cette discipline peut être testée dès 16 ans (parfois 12, selon les structures), avec un encadrement professionnel. Il n’est pas nécessaire d’avoir une grande condition physique ni une expérience préalable en sport nautique : une session d’initiation suffit souvent pour décoller en toute sécurité et goûter aux premières sensations.
Les écoles et bases nautiques proposent des séances encadrées par des moniteurs diplômés. Avant la mise à l’eau, un briefing au sol permet de comprendre les bases : posture, équilibre, sécurité, signaux. Les protections sont obligatoires : casque, gilet de flottaison, combinaison néoprène. Certaines structures proposent aussi des casques audio pour guider les pratiquants en direct pendant le vol. En France, la discipline est régie par la Fédération française de motonautisme, qui en encadre la pratique via des formations et des compétitions.

Des figures aux compétitions : vers un sport à part entière
Très vite, la pratique récréative a laissé place à une véritable discipline de freestyle. Comme le skateboard ou le BMX, le Flyboard dispose de son propre lexique de figures : backflip (salto arrière), dolphin dive (plongeon en forme de dauphin), twist, corkscrew, ou encore le spectaculaire spin triple. Lors des championnats du monde, les compétiteurs sont notés sur la difficulté, la fluidité, la hauteur et la créativité de leurs enchaînements.
Le Qatar, Dubaï et la Chine ont été parmi les premiers pays à accueillir ces événements, attirant des dizaines de pilotes professionnels. En parallèle, des démonstrations de Flyboard se multiplient dans les festivals nautiques, les spectacles de jet-ski, et les événements corporate. L’engin devient aussi un outil marketing : il est régulièrement utilisé dans les shows lors de grands événements sportifs, comme les Jeux asiatiques ou certaines étapes du championnat du monde de voile.
Où s’initier au Flyboard ?
En France, le Flyboard est proposé dans de nombreuses bases nautiques pendant la saison estivale, notamment sur la côte Atlantique, sur les plages du Languedoc, en Corse, mais aussi autour des grands lacs alpins. Parmi les lieux les plus prisés : Arcachon, Le Lavandou, Palavas-les-Flots, ou encore Annecy et Serre-Ponçon.
Une session d’initiation de 20 minutes coûte en moyenne entre 90 et 120 euros, avec une réduction parfois accordée pour les groupes. Certaines structures proposent des packs découverte incluant briefing, vol et vidéo souvenir. D’autres, plus orientées vers la performance, organisent des stages sur plusieurs jours avec coaching personnalisé.
Une pratique encadrée mais en pleine expansion
La démocratisation du Flyboard a nécessité l’instauration de règles strictes. Les zones de vol doivent être éloignées des baigneurs, balisées, et ne peuvent s’exercer qu’en dehors des chenaux de navigation. Les moniteurs doivent être titulaires du BPJEPS motonautisme ou d’une certification équivalente. L'activité est soumise à une autorisation préfectorale, notamment dans les zones Natura 2000.
Malgré ces contraintes réglementaires, le Flyboard continue de séduire. À mi-chemin entre la glisse et le vol, il offre une expérience inédite et visuellement impressionnante. C’est aussi un levier touristique pour les bases nautiques, qui y voient un moyen de diversifier leur offre et d’attirer un public jeune, amateur de sensations fortes.
En une décennie, le Flyboard s’est imposé comme l’un des sports nautiques les plus spectaculaires, offrant une combinaison unique de puissance, d’équilibre et de liberté. Loin d’être une simple attraction estivale, il a trouvé sa place aux côtés du kitesurf, du jet-ski ou du wakeboard dans le paysage des sports d’eau.
Et même si peu atteindront le niveau des meilleurs riders, chacun peut désormais, le temps d’un vol, se prendre pour Iron Man au-dessus des flots.
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