Les Néo-Zélandais, abasourdis après le come-back stupéfiant des Américains d'Oracle et la défaite du bateau kiwi à la Coupe de l'America, devaient faire face à la réalité et à l'étiquette de dégonflés. Le titre était cru jeudi matin, à la Une de stuff.co.nz, le site d'informations sur internet le plus populaire dans l'archipel, après la défaite 9 à 8 d'Aotearoa, le bateau néo-zélandais, face aux Américains d'Oracle, dans la baie de San Francisco: "Nouvelle-Zélande, dégonflés".
Même le Premier ministre néo-zélandais, John Key, s'est laissé aller sur Twitter avec ce seul mot, "Merde", avant ensuite de parler d'une défaite "qui remue les tripes".
Et John Key de prévenir qu'il n'était pas certain que le gouvernement remette de telles sommes (30 millions de dollars US) en jeu pour la prochaine Cup: "Il y a beaucoup de choses qu'il faudra reconsidérer avant de mettre de l'argent public".
Pour cette 19e et dernière régate, mercredi après-midi à San Francisco, mais très tôt jeudi en Nouvelle-Zélande, des milliers de supporters des marins d'Aotearoa s'étaient rassemblés dans les bars et les yachts clubs d'Auckland et de Wellington.
Mais Philip Gaunt, qui a regardé toutes les régates de cette finale au Wellington's Royal Port Nicholson Yacht Club, n'y croyait plus vraiment et la dernière victoire d'Oracle ne l'a pas surpris: "Il faut être réaliste, ce n'est pas une surprise, mais je suis déçu car nous avons été si près de la victoire". Quand Oracle a franchi la ligne d'arrivée, à San Francisco, les dirigeants du Yacht Club ont poliment applaudis, assis. Puis, 44 secondes plus tard, lors de l'arrivée du bateau kiwi, ce fut une ovation debout.
Selon Matt Wood, un spécialiste de la voile, à Wellington, ce n'est pas Team New Zealand qui est responsable de la défaite: "Ca s'est joué au niveau de la technologie, pas sur les bateaux. Nous étions dominés en termes de moyens financiers. C'est déjà une réussite incroyable d'en être arrivé là".