Le 17 décembre, Gabart, à bord de son maxi-trimaran Macif catégorie Ultim (30 m de long, 21 m de large) explosait le record du tour du monde à la voile en solitaire en 42 jours 16 heures et 40 minutes, pour sa toute première tentative. De retour sur terre, le marin a écrémé plateaux télé et sollicitations en tout genre pour raconter sa fabuleuse circumnavigation. Mais très vite, il a basculé sur la suite de son épopée maritime.
"Par rapport au record, tout me paraît hyper loin. Une fois que c'est fini, c'est terminé. J'ai quand même coupé quelques jours mais je suis revenu début janvier et j'avais l'impression que c'était déjà terminé... Je sentais les séquelles physiques sur moi, j'étais toujours fatigué mais j'avais l'impression que c'était il y a 6 mois et j'ai cette sensation aujourd'hui", raconte le navigateur, âgé de 34 ans.
Après 6 semaines passées seul loin de toute civilisation, Gabart n'a pas eu de souci à revenir sur la terre ferme. Il se souvient de la drôle de sensation ressentie lors de sa première nuit à l'hôtel à Brest (ouest) au calme, dans un lit où "ça ne bouge plus et où ça ne fait pas de bruit". "J'aime bien être sur un bateau mais avant d'être marin tu es humain, et t'as beau aimer l'eau, tu restes un être terrien", dit le vainqueur du Vendée Globe 2012/2013 qui n'a pas du tout navigué depuis son retour à Brest.
Aujourd'hui, le record n'est plus présent dans le quotidien de l'équipe et cela s'est fait naturellement. "On en parle entre nous parce qu'il faut qu'on s'en nourrisse pour attaquer le nouveau bateau mais c'est déjà du passé. Cette histoire du tour du monde est bouclée. On a déjà un nouveau chapitre à préparer, tout aussi passionnant que celui qui vient de se clore. On a tous les yeux tournés vers la Route du Rhum", souligne Antoine Gautier, le responsable du bureau d'études de la "team" Macif.
Le multicoque Macif est actuellement en chantier pour de grandes modifications, notamment concernant les foils, ces fameux appendices qui permettent au bateau de voler. Il sera remis à l'eau en juin. "Je suis impatient de voir le nouveau bateau. Ca va être top", se réjouit d'avance Gabart, ravi de revenir en mode course. Il n'a plus couru en solitaire depuis l'été 2016.