Les Sables Les Açores Les Sables : en route pour Horta

Par Figaronautisme.com

Comme prévu, ce mardi 19 juillet à 13H18, le coup d’envoi de la 9e édition des Sables – Les Açores – Les Sables a été donné dans un flux de secteur ouest soufflant entre 10 et 15 nœuds. Les 72 Ministes en lice se sont ainsi élancés pour la première étape de l’épreuve, un morceau de 1 240 milles à destination d’Horta. Si Léo Botorel (987 – Les Optiministes – Secours Populaire) a pris le meilleur départ, Yaël Poupon (1051 – Bihannic – Groupe Asten) a rapidement pris le commandement de la flotte, passant en tête la première marque et bouclant le petit parcours de dégagement mouillé en baie des Sables d’Olonne toujours dans la même position, après un peu plus d’une heure de course avec, à ses trousses, Damien Fleury (947 – Utopik) et Jacques Delcroix (753 – Actual), le premier Proto. Reste que les dés étaient évidemment loin d’être jetés surtout que ce qui attend maintenant les solitaires n’a rien de simple. En effet, si le scénario semble assez clair pour les quatre prochains jours, l’atterrissage sur l’archipel portugais demeure très incertain. De quoi garantir quelques surprises !

« C’est une chouette première étape qui nous attend. Il va y avoir pas mal de choix à faire compte-tenu de la météo. Je suis content parce que je vais passer du temps à la table à carte mais je suis aussi un peu stressé parce que ce n’est pas très clair et je ne suis pas sûr que ça s’éclaircisse très vite », a commenté Pierre Le Roy, ce mardi, peu avant de quitter Port Olona. De fait, si le scénario des premiers jours de course est relativement limpide, avec le passage d’un petit front peu actif la nuit prochaine puis, à l’arrière, la bascule du vent au nord-ouest, ce qui permettra aux solitaires de descendre au portant plein gaz jusqu’au cap Finisterre puis le long des côtes portugaises, la suite, à partir du 22 au soir, s’annonce plus complexe. Pour l’heure, en tous les cas, elle demeure très incertaine, ainsi que le confirme Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve : « A partir de vendredi, les Ministes vont devoir gérer deux obstacles avec, d’une part, un grand axe anticyclonique qu’ils vont devoir contourner, soit par le nord, soit par le sud, et, d’autre part, un petit front pas très actif à l’arrière duquel il risque d’y avoir très très peu de vent ».

Une course en deux temps

Dans ce contexte, le plan d’action des uns et des autres est clair : il va s’agir de grappiller tout ce qu’il est possible avant de potentiellement voir la situation devenir très aléatoire, et donc propices aux retournements de situations. « On va tout miser sur les premiers jours avec du vent pour bien se placer par rapport aux petits copains et essayer de prendre un peu d’avance car on sait que sur la fin, il va falloir slalomer entre différents systèmes et que ça risque d’être un peu le bazar. Sur les derniers 150 milles, on va voir ceux qui pètent des câbles dans la pétole et ceux qui arrivent à garder leur sang-froid. Pour ma part, après avoir fait la Mini Fastnet et avoir vécu six jours d’affilée de molle cette année, je suis prêt à tout ! (Rires) », a indiqué Nicolas Coudrais (900 – Lalou Multi) qui espère exploiter tout le potentiel de son foileur dans ses conditions de prédilections. Même son de cloche ou presque du côté du skipper de TeamWork, vainqueur en titre de la Mini Transat. « Tout ce qui sera pris lors des quatre premiers jours ne sera plus à prendre ensuite, notamment au large de l’Espagne et du Portugal. Au large du cap Finisterre, il va falloir tartiner dans le vent fort sur une mer chaotique mais placer le curseur au bon endroit pour ne rien casser. C’est généralement quelque-chose qui me réussit bien », a commenté le météorologue lillois annoncé comme le grand favori de l’épreuve chez les Proto, qui reste cependant prudent.

Savoir faire preuve de patience… et d’opportunisme

« Plus encore que d’aller chercher la victoire, j’ai vraiment envie de bien faire, de me faire plaisir et de réussir à prendre les bonnes décisions. Si j’y arrive, je pense que je peux gagner mais c’est toujours pareil, il peut se passer plein de trucs : une casse matérielle, une erreur stratégique… rien n’est à exclure », a commenté Pierre qui garde en mémoire une fin de première étape épique dans la pétole lors de sa première participation à la course en 2018 (il avait terminé 6e en bateau de série). C’est un fait, pour rallier Horta, la route est longue et les chausse-trappes nombreuses. « Les conditions vont être un peu particulières parce qu’on va avoir des temps d’arrêt, des temps de reprise… il va falloir négocier au mieux tous les aléas météorologiques. Il va y avoir du match, il va y avoir du jeu et il va falloir être dessus. La régate va prendre le dessus quoi qu’il arrive. Il va falloir être opportuniste et bien écouter la lecture des bulletins météo quotidiens, notamment à partir du 21 ou du 22. C’est à partir de là que ça va se compliquer car aujourd’hui les modèles sont encore un peu aléatoires. Il va falloir être tout le temps sur les réglages et opportuniste sur l’évolution des systèmes, mais ça va être une course magnifique », a conclu Fabrice Sorin (968 – Cartoffset) qui, pour mémoire, avait terminé 4e de la dernière édition qui s’était jouée entre Les Sables d’Olonne et la baie de Morlaix en raison de la pandémie de Covid-19, et qui se réjouit de faire « enfin » ce joli voyage à destination de Faial. Faial où les premiers sont attendus entre mardi et mercredi prochain.

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…