
Quatre ans après avoir bouclé son premier tour du monde en solitaire, Clarisse Crémer s’apprête à renouveler l’expérience, dans de toutes nouvelles dispositions. Celle qui était revenue émerveillée de son voyage, qu’elle avait presque considéré comme initiatique, part en effet cette année avec de tous nouveaux objectifs en tête. Intimes, comme sportifs !
Avec 40 bateaux au départ, 13 bateaux neufs et 25 foilers : le plateau de la 10e édition du Vendée Globe est si relevé, que bienheureux celui ou celle qui parviendra à prédire le trio gagnant. Une flotte d’exception, au sein de laquelle Clarisse Crémer compte bien faire sa place, elle qui détient le record féminin de l’épreuve. Quels objectifs alors, après une première participation terminée en 12e position, au moment de revenir, plus forte et mieux armée, à la barre du bateau qui avait, la même année, franchi la ligne d’arrivée en premier ? « D’un point de vue sportif, je sais que les gens attendent des chiffres, des objectifs de temps et de place, anticipe-t-elle. Viser un temps de course ne rime finalement pas à grand chose, tant cela dépend de la météo. Mais pour le clin d'oeil, cela me plairait d'être plus rapide que la dernière fois. J'ai un bateau qui peut le faire, mais je n'ai pas d'objectif précis. »
Objectifs personnels : la véritable quête
Course la plus difficile à la voile mais également dernière aventure parmi celles qui restent, le Vendée Globe ne porte pas le nom d’Everest des mers uniquement pour sa difficulté sportive et physique. Car pour parvenir à boucler un tour du monde de plus de 24 000 milles, en empruntant les voies maritimes les plus extrêmes, à l’instar des 113 autres skippers (seulement) qui sont parvenus à réaliser l’exploit depuis 1989, il faut quelque chose que certains n’ont pas. Une certaine soif d’exploration, une recherche d’introspection et de quête de soi, qui avaient permis à Clarisse d’embrasser sereinement 87 jours de solitude. « Mon objectif principal est avant tout personnel, confie-t-elle. Il est de me sentir bien sur l’eau, ou en tout cas le mieux possible, même dans les moments difficiles. De parvenir à vite rebondir en cas de coup dur. » Du haut de ses bientôt 35 ans, qu’elle fêtera en mer le 30 décembre prochain, Clarisse Crémer sait désormais qu’elle est en mesure d’affronter toutes les tempêtes, sans jamais rien perdre de l’amour qu’elle porte à la mer et à la navigation. Ni de vue son autre objectif, sportif ? « Je rêve d’un Top 10, puisque quand tu vois le monde sur ligne de départ, ce serait vraiment une très belle performance ! »
Imagine... Le jour du départ
Exercice de visualisation pour Clarisse, à trois jours de larguer les amarres et de s’élancer, seule, pour la deuxième fois, à l’assaut d’un tour du monde à la barre de son nouvel IMOCA. Fermez les yeux... Imaginez... Voyagez...
« Je n'aime pas trop les jours de départ. J’entre peu à peu dans mon mode "robot". Je fonce, droit devant, je me laisse porter par les obligations de l’organisation. Je me laisse guider car ça y est, le moment où je me dis que j'ai simplement envie d'être en mer est arrivé. Je n'arrive plus à profiter de la terre. J’ai envie d'être partie... Je me laisse un peu submerger par les émotions au moment du chenal, c'est différent de la dernière fois, il y a tellement de monde. C’est beau. Me voilà sur le plan d’eau. J’attends le départ. Cette fois, dans ma tête, je suis déjà partie. Top ! Le départ est donné. Après une journée complètement improbable, à être à côté de mes pompes, à ne pas vraiment profiter finalement, me voilà partie. Là où je dois être. J’ai déjà hâte que cette journée se termine, d’être à demain, en pleine mer, à prendre mon rythme. J’ai hâte de la suite ! »
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