Depuis le 8 octobre, la baie de la Calanque de Sormiou, à Marseille, est marquée par la présence indésirable du Betty Belle, un voilier suédois de 13 mètres échoué sur les rochers. Cette épave, coincée à proximité des cabanons, est devenue un véritable casse-tête pour les autorités et les usagers du site.
Le propriétaire du voilier, de passage en Méditerranée, avait mouillé au large de Sormiou avant d’être évacué pour une urgence médicale. Abandonné à son sort, le bateau a dérivé jusqu’à la plage dans la nuit, provoquant la stupéfaction des habitants et des plaisanciers locaux. "Au petit matin, on l’a vu dériver tout de travers jusqu’à la plage. Ça nous a alertés et on a appelé les autorités", témoigne Éric Paoli, président de l’Union nautique de Sormiou.
Une opération complexe et infructueuseAprès plus d’un mois d’immobilisation et d’attente, les autorités maritimes ont décidé d’agir. Ce mercredi 27 novembre, six plongeurs de la Marine nationale et les équipes de la préfecture maritime ont tenté de dégager le voilier. Malgré des efforts acharnés, l’opération a échoué. Les intempéries des dernières semaines ont enfoncé la quille dans le sable et le mât repose sur le calcaire, compliquant le remorquage.
"Nous devons agir avec prudence", explique Mathieu Crépin, représentant de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM). "Le navire contient des hydrocarbures. Si sa coque venait à se rompre, cela provoquerait une pollution importante pour cet environnement fragile."Le propriétaire du Betty Belle avait initialement promis de prendre des mesures pour récupérer son bien. Cependant, les autorités n’ont plus de nouvelles de lui. Face à cette défaillance, l’État a pris les choses en main et prévoit de se retourner contre lui pour récupérer les frais engagés. "Si le propriétaire ne se manifeste pas, nous le mettrons en demeure sous peine de déchéance de propriété. Cela nous permettra de vendre le bateau ou de le déconstruire", ajoute Mathieu Crépin.
La tentative de mercredi ayant échoué, les autorités maritimes envisagent une nouvelle stratégie. Le plan implique l’intervention d’un remorqueur plus puissant et des mesures adaptées pour éviter de naviguer de nuit. Une réunion, tenue le jeudi 28 novembre, a permis de redéfinir les prochaines étapes. En attendant, le voilier continue de bloquer l’accès à la baie, au grand dam des usagers de la Calanque.Au-delà des nuisances pour les plaisanciers et les habitants, l’échouage du Betty Belle illustre les défis que pose la gestion des épaves en Méditerranée. La situation met en lumière les risques environnementaux liés aux hydrocarbures et les coûts importants d’une telle opération.
Alors que le voilier reste prisonnier des rochers, les regards se tournent vers la prochaine tentative de sauvetage, avec l’espoir de libérer rapidement la magnifique baie de Sormiou de ce fardeau imposé.
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