
Pierre Le Roy, vainqueur de la Mini Transat en 2021 dans la catégorie des prototypes, a su tirer parti de son expérience pour se lancer à corps perdu dans le monde de la course au large. Après avoir quitté son poste de météorologue chez Météo France, il s’est totalement consacré à sa carrière de skipper professionnel, avec un objectif en tête : le Vendée Globe 2028. Deux ans après sa victoire, il revient sur cette période riche en apprentissages et partage ses ambitions pour la suite de sa carrière.Un bilan positif avec Benjamin FerréLe parcours de Pierre Le Roy ces deux dernières années a été marqué par une collaboration fructueuse avec Benjamin Ferré, pour lequel il a endossé plusieurs rôles au sein du projet Monnoyeur – Duo for A Job. Le duo a brillé lors du dernier Tour du Monde sans assistance, sans escale et en solitaire. Un véritable exploit, qui a permis à Pierre de se plonger dans l’univers du Vendée Globe tout en accumulant des expériences cruciales pour son propre projet.Pierre ne tarit pas d’éloges sur l’aventure avec Benjamin : "Le bilan est très positif, car Benjamin a réalisé un super Vendée Globe, ce qui prouve que nous étions prêts techniquement." Mais au-delà de la performance, ce fut pour Pierre une immersion dans la réalité d’une grande course au large. Il a non seulement participé à la Transat Jacques Vabre comme co-skipper, mais aussi occupé un rôle clé en tant que directeur technique et manager. "Cette expérience m’a permis de comprendre les mécanismes techniques d’un IMOCA et de progresser en tant que marin. La gestion de l’équipe a été un aspect tout nouveau pour moi, moi qui venais du milieu de la Mini où j’étais souvent seul", raconte Pierre.De plus, sa casquette de pédagogue lui a permis de partager son expertise avec ses abonnés sur Instagram, où il a publié des analyses météo et des points de cartographie, une initiative qui a rencontré un franc succès. "Les retours ont été très positifs, et c’était un bon exercice", souligne-t-il.Un Vendée Globe 2028 sous la même étoileL’ambition de Pierre Le Roy est claire : prendre le départ du prochain Vendée Globe. Mais son projet va bien au-delà de la simple performance sportive. "Je veux démontrer qu’on a tous une place dans la vie où on peut briller, peu importe d’où l’on vient", explique-t-il. En tant que père d'une petite fille handicapée, il est particulièrement sensible aux personnes qui aident les autres à s’épanouir. Son projet Vendée Globe 2028 sera donc un défi sportif, mais aussi une belle cause à défendre : "Ce sera un Vendée Globe sous la même étoile", conclut-il avec émotion.Pierre rêve de se lancer sur un IMOCA à grands foils ayant déjà effectué un ou deux tours du monde, à l’image des bateaux de Clarisse Crémer ou de Justine Mettraux. Pour lui, l’objectif est clair : "Je veux être performant sur l’eau, c’est dans mon ADN."Un projet bien préparéLe chemin vers le Vendée Globe 2028 n’est cependant pas simple, et Pierre Le Roy le sait. Aujourd'hui, il est entièrement dédié à la recherche de partenaires pour financer son projet. "Je passe plus de temps en chemise qu’en veste de quart en ce moment !", confie-t-il, un sourire dans la voix. Mais il est bien entouré, avec une équipe structurée et expérimentée. "Nous démarchons tous azimuts, et nous avons quelques pistes intéressantes", ajoute-t-il.En parallèle de cette recherche de financement, Pierre continue de travailler en tant que conseiller météo pour d'autres skippers et se consacre à la stratégie des courses, notamment les fameux routages. Pour garder la main sur la mer, il participera également à des régates en Class 40, comme le Spi Ouest France et la Normandy Channel Race en 2025. "Il y a toujours quelque chose à faire", assure-t-il, déterminé à ne rien laisser au hasard.
La route vers le Vendée Globe est encore semée d’embûches, mais Pierre Le Roy est prêt. Entre préparation technique, recherche de partenaires et engagement personnel pour une cause qui lui est chère, il est sur le bon chemin. Et dans cette aventure, il n’est pas seul : il est soutenu par une équipe solide et une famille qui l’accompagne à chaque étape. Le projet Vendée Globe 2028 ne fait que commencer, mais il est déjà empreint de sens et de passion.