Entre villas de luxe et hôtels-spa quatre étoiles, la Guadeloupe affirme de plus en plus son ambition de devenir une destination de tourisme haut de gamme. Une ambition portée par une dynamique réelle de transformation, malgré quelques défis persistants liés aux infrastructures et aux services.Les signes de cette montée en gamme sont bien là : en 2023, plus de 650 000 visiteurs ont été accueillis sur l’archipel, selon le dernier bilan de l’Insee. Une fréquentation solide, soutenue principalement par la clientèle hexagonale, mais qui s’élargit désormais à des marchés étrangers à fort potentiel.Le Comité du tourisme des Îles de Guadeloupe (CTIG) vise une diversification de la clientèle, avec un focus sur les visiteurs internationaux au fort pouvoir d’achat, notamment en provenance d’Allemagne, de Suisse et d’Amérique du Nord. Le marché canadien francophone représente déjà près de 40 % des visiteurs étrangers.Avec le soutien des fonds européens, la Région a engagé depuis 2020 une politique active pour encourager l’hébergement haut de gamme : rénovation de gîtes classés, accompagnement de projets hôteliers ambitieux. L’un des projets phares est l’ouverture à venir d’un hôtel-spa Pullman au Moule, sur la côte atlantique. Un autre hôtel quatre étoiles, orienté vers la clientèle d’affaires, est également prévu à proximité de l’aéroport international Maryse-Condé, lui-même en cours de modernisation d’ici 2030.Cap sur un accueil premium, au service d’une destination plus ambitieuseDans le secteur de la location de luxe, la Guadeloupe progresse aussi rapidement. « Il y a une montée en gamme nette sur les villas de luxe », observe Olivier Falise, directeur d’une agence spécialisée. L’offre s’étoffe et cherche à répondre à une demande de plus en plus exigeante.Des efforts sont encore nécessaires, notamment pour renforcer certains services liés à l’accueil haut de gamme : conciergerie, restauration gastronomique ou activités nocturnes. La maîtrise de l’anglais reste également un axe d’amélioration pour séduire une clientèle internationale.Les autorités locales sont mobilisées pour moderniser les infrastructures, résoudre les coupures d’eau et d’électricité, et mieux encadrer certaines pratiques touristiques, comme l’essor de la plaisance. À Bouillante, par exemple, la commune a prévu la création de 150 mouillages écologiques pour structurer et protéger les zones les plus fréquentées.La montée en puissance du tourisme premium suscite des débats, notamment autour de la pression immobilière dans certaines communes littorales. Des discussions sont en cours pour trouver un équilibre entre développement économique et inclusion sociale, dans un territoire où les enjeux fonciers sont réels.
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