À partir du 5 juillet et jusqu’au 31 août 2025, Paris inaugure trois espaces de baignade aménagés dans la Seine - une première depuis près d’un siècle. Ce projet, issu de l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, s’inscrit dans une ambition de reconquête du fleuve, à la fois en matière de qualité de l’eau, de biodiversité et d’aménagement urbain
1. Le bras Marie (face à l’Île Saint?Louis)
Installé près du pont de Sully, ce site propose un bassin d’environ 70 × 20 m, avec une capacité de 150 baigneurs. Accessible aux personnes à mobilité réduite, il est complété par des douches, casiers, assises, un poste de secours et un accueil. L’ouverture se fera du lundi au samedi, de 8 h à 11 h 30, et le dimanche, de 8 h 30 à 17 h 30, avec suspension de la navigation pendant ces créneaux.
2. Le site de Bercy (12? arrondissement)
Face à la BnF, juste sous le parc de Bercy et la passerelle Simone?de?Beauvoir, cet espace est le plus vaste. Deux bassins de 35 × 12,5 m et 67 × 11 m, un solarium, des vestiaires, douches et poste de secours. Capacité totale : 700 personnes, dont 300 baigneurs. Ouvert tous les jours de 11 h à 21 h, avec une séparation sûre entre les zones de baignade et de navigation grâce à des ducs-d’Albe et des pontons.
3. Le bras de Grenelle (15? arrondissement)
Situé face à l’Île aux Cygnes, ce bassin familial de 60 × 20 m accueille 200 personnes, dont 150 baigneurs. Fonctions similaires (PMR, solarium, douches, casiers, poste de secours...). Horaires : lundi à jeudi de 10 h à 17 h 30, samedi jusqu’à 16 h 45, dimanche en trois créneaux - matin, midi, après-midi. Pendant ces heures, la circulation fluviale est interrompue.
Sécurité et contrôle de la qualité de l’eau
Chacune de ces installations est strictement surveillée : maîtres-nageurs diplômés, test de nage obligatoire (état d’aisance), bracelet remis pour garantir que le test est passé. Des panneaux verts/orange/rouges indiqueront la qualité de l’eau, évaluée deux fois par jour : toute alerte rouge entraînera la fermeture immédiate des bassins.
Un enjeu de santé publique et de reconquête urbaine
Ce retour à la baignade n’est pas uniquement récréatif : c’est le fruit d’investissements considérables (notamment celui du bassin d’Austerlitz d’environ 90 M€, dans un budget global d’1,4 Md€) destinés à dépolluer le fleuve et à retenir les eaux pluviales et usées. L’enjeu est double : respecter les directives européennes RSE et améliorer la qualité de vie en milieu urbain.
Panorama des options estivales aquatiques
En complément de ces trois sites en Seine, d'autres dispositifs de baignade s’offrent aux Parisiens :
- Canal Saint-Martin : baignade encadrée reflétant le succès des années précédentes.
- Bassin de la Villette : deux bassins + pataugeoires, dans le cadre de Paris Plages.
Pourquoi c’est historique
La dernière baignade officielle dans la Seine remonte à 1923 - année où elle fut interdite pour des raisons sanitaires et de sécurité. Ce retour marque donc une révolution urbaine : Paris passe d’une ville où le fleuve était synonyme d’interdiction à une capitale où le cœur de la métropole devient un lieu de baignade. Le programme s’inscrit dans un mouvement européen (Berlin, Oslo, Copenhague), pour redonner aux citadins un accès direct à l’eau .