Il existe des lacs sous-marins appelés “lacs de saumure”. La plupart de ceux qui ont été découverts se trouvent en Méditerranée, dans le Golfe du Mexique et en mer Rouge où ils sont le plus présents. Ils ne sont connus et explorés que depuis quelques années et en 2022 un étude démontre l’existence d’un lac de saumure de 10 000 mètres carrés à plus de 1 770 mètres de la surface, dans les profondeurs du Golfe d’Aqaba, au Nord de la mer Rouge.
Pourquoi une partie de l’eau coule ?
Concrètement, ce sont des couches d’eau à très forte teneur en sel, 3 à 5 fois plus salées que l’eau de mer, et à densité plus forte que l’eau environnante. Leur poids plus élevé les fait couler au fond des plaines abyssales océaniques, ce qui explique que des mares se forment au fond de l’eau.
Les lacs de saumure font partie des environnements les plus extrêmes de notre planète. Leur forte salinité et l’anoxie, c’est-à-dire l’absence totale d’oxygène, en font des milieux inhospitaliers. Les lacs les plus denses sont en effet toxiques pour les animaux marins puisque ceux qui s’y aventurent sont assommés ou tués lorsqu’ils entrent en contact avec la saumure.
Malgré cela, ces écosystèmes rares abritent des formes de vie extrémophiles et renferment une vie microbienne et animale foisonnante. Ils sont peuplés de poissons et de coquillages mais aussi de charognards comme les anguilles et les crevettes qui se nourrissent des cadavres d’animaux qui ont péri en entrant dans le lac et qui flottent à sa surface. Ces écosystèmes abritent aussi de riches communautés microbiennes adaptées à la salinité des lacs.
Une immense ressource pour la science
L’étude des microbes qui survivent dans ces environnements extrêmes contribue à déterminer les limites de la vie sur Terre mais aussi des facteurs qui mènent à l’apparition de la vie.
De plus, le méthane présent en grande quantité dans la saumure fait de ces lacs sous-marins des éléments de recherche très importants car le méthane est courant dans l’espace et sur d’autres planètes.
Étudier ces écosystèmes étonnants et très rares serait ainsi le moyen de comprendre comment des espèces peuvent vivre dans ces environnements extrêmes car des lacs d’eau hypersalés seraient présents sur Mars et d’autres planètes et pourraient donc contribuer à la recherche d’une vie extraterrestre dans notre système solaire.
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