
Aussi effrayant que fascinant, le requin arpente les océans depuis 400 millions d'années. Au sommet de la chaîne alimentaire, cette espèce a su perdurer quand d’autres se sont éteintes avec le temps. Il n’existe pas moins de 529 espèces, parmi elles, seulement une vingtaine sont un réel danger pour l’être humain. Le grand requin blanc est considéré comme le plus dangereux. Il s’approche des côtes en suivant les bancs de poissons. Cependant, son espèce est aujourd’hui en déclin et fortement menacée en raison de la surpêche. Leur population a chuté de 70% en seulement 50 ans. Néanmoins, des mesures devraient être prises dans les prochaines années, afin d’interdire un certain mode de pêche, qui renflouerait le nombre de grands requins blancs et de requins bleus en Méditerranée. Par ailleurs, en raison de la hausse de la température des eaux, des espèces comme le requin-tigre devraient aussi faire leur arrivée dans les eaux de la mer Méditerranée.
Existe-t-il un risque d’attaque en France métropolitaine ?
Depuis 1847, seulement cinq attaques de requin ont été répertoriées en France métropolitaine. C’est en 1986 que la dernière attaque a été recensée, dans le golfe du Lion, par un requin bleu. Depuis lors, les requins sont certes, de temps à autre visibles proche de nos plages, mais pour autant, ils restent sans danger.
14 attaques mortelles ont été enregistrées en 2023. 40% d’entre elles se sont produites en Australie. Les surfeurs et les plongeurs représentent 94% des personnes attaquées. La plupart du temps, les morsures proviennent de 3 espèces de requin : requin-bouledogue, requin-tigre et grand requin blanc. Les États-Unis sont le second pays à recenser le plus d’attaques mortelles, notamment en Floride.

Alors qu’au niveau mondial, les accidents ont augmenté, le département français le plus à risque est passé au travers. Après 13 années de suite à enregistrer des attaques de requin, La Réunion n’en a pas compté une seule depuis 2019. Cinq années de suite sans attaque de squale représentent une victoire pour la région. Le centre de sécurité requins rappelle chaque année aux baigneurs et aux pratiquants d’activités nautiques, l’importante de rester prudents et vigilants. A La Réunion, chaque jour, c’est le même rituel : tôt le matin, des vedettes se rendent au large pour faire des tests, si la visibilité est bonne, la zone est validée et ouverte à la baignade. Sous l’eau, des plongeurs arpentent l'océan autour de l’île à la recherche d’un squale. Des caméras ont aussi été immergées afin d’observer les fonds marins. Si un squale est aperçu, l’alerte est donnée est la baignade directement interdite. Ces mesures, mise en place pour protéger résidents et touristes ont un coût, et l’île investit chaque année 2 millions d’euros dans le programme.
Des chiffres alarmistes ?
Certes, les attaques de squales ont été plus nombreuses en 2023 par rapport à 2022, mais le nombre de morsures reste dans une moyenne fixe depuis plusieurs années. Bien sûr, lorsque que l’on examine les chiffres sur des décennies, les attaques ont plus que doublé, mais il ne faut non plus oublier qu’il y a plus d’activité en mer qu’à l’époque. Le nombre de surfeurs et de pratiquants de sports nautiques ont augmenté depuis plusieurs décennies.
Par ailleurs, il y a davantage de signalements des personnes concernant les morsures de requins non mortelles. Les réseaux sociaux ainsi que les films tels que Les dents de la mer, ou plus récemment Sous la Seine fascinent le public. Les vidéos de requins rodant proches de nos plages explosent et font à chaque fois le buzz sur les réseaux sociaux et dans la presse.

Le risque d’être tué par un requin reste vraiment minime, il est de 1 sur 4,3 millions. À titre comparatif, il est bien plus probable d’être tué par la foudre, en encore par la chute de noix de coco (faisant en moyenne 150 morts chaque année). Il faut aussi rappeler que l’homme tue environ 80 millions de requins chaque année, dont environ 25 millions appartenant à des espèces menacées.