
Comment s'est passé le déconfinement ? « Tous les équipements nautiques de la Hague étaient fermés par arrêtés municipaux, l’accès aux plages était interdit et la navigation de plaisance était interdite au-delà des 300 mètres par la préfecture maritime donc même après le déconfinement officiel le 11 mai, il y avait plusieurs barrières qui nous empêchaient de retourner à l’eau. Le pôle nautique a donc rouvert seulement mardi dernier. Et notre objectif était de pouvoir rouvrir la base dans le même temps que la plage pour le public, afin que nos membres qui prennent du matériel au pôle toute l’année puissent pratiquer en même temps. Donc nous avons donc réussi à rouvrir deux jours après les plages, avec un protocole sanitaire strict. »
Quelles sont vos actions actuellement ? « Nous travaillons sur les conditions de la reprise mais l’avenir ne s’annonce pas exceptionnel, avec des protocoles sanitaires très stricts. Les protocoles de désinfection sont assez lourds, l’accès aux vestiaires et aux douches… et pour la voile, on ne peut faire naviguer deux personnes ensemble si elles ne vivent pas sous le même toit. On ne peut pas faire de catamaran, de kayak double, de dériveur, de paddle double… Restent les supports individuels, que nous avons déjà commencé à mettre en place. »
L'impact financier a dû être, et continue d'être, important ? « Nous avons un budget annuel de 800 000 euros. Tout est annulé jusqu’à fin juin, voire début juillet, soit une perte de 250 000 euros, que l’on ne rattrapera jamais. Le pôle a repris ses activités à hauteur de 10% seulement pour les activités individuelles et autonomes, les cours de kitesurf, de char à voile, de planche à voile et les locations. Il nous manque toutes les activités scolaires, périscolaires, les séminaires, les anniversaires, les enterrements de vie de garçon et de jeune fille… L’offre est fortement dégradée. Si cet été les règles s’allègent, nous pourrons peut-être refaire 80-90% de notre offre classique et sauver l’année sans mettre en péril la structure. Mais si cela ne s’allège pas… nous allons faire une année blanche. Habituellement notre activité est saisonnière et le chiffre d’affaires réalisé entre avril et octobre nous permet de passer les six mois d’hiver. »
Quelle est votre positionnement par rapport à cet été ? « La questions que nous nous posons pour cet été avec les autres écoles de voile de Normandie c’est de savoir si nous devons fermer cet été, car ce ne sera pas rentable, ou si nous restons ouverts car nous sommes tout de même une offre touristique pour la population locale, et les touristes. Nous sommes en train de nous positionner là-dessus, notamment au niveau du recrutement : l’été nous passons de 10 à 40 personnes. Nous allons quand même embaucher l’équipe de saisonniers, en réduisant un peu leur nombre d’heures et en fonction des évolutions, nous adapterons. Globalement pour cet été, nous serons ouverts pour l’activité touristique bien que l’offre sera différente : pas d’accueil de colonies, pas de stages avec l’amplitude d’âge habituelle (pas de 5-6 ans par exemple). »