Les coques : comment les cuisiner simplement avec des pâtes fraîches

Culture nautique
Par Figaronautisme.com

Petites, charnues et délicatement iodées, les coques font partie de ces coquillages que l’on trouve encore à l’état sauvage sur nos côtes, ramassées à la main à marée basse. Longtemps cantonnées aux plats de fruits de mer ou aux soupes de poisson, elles s’invitent désormais à la table des amateurs de cuisine simple, rapide et savoureuse. Et quoi de mieux pour les sublimer qu’un plat de pâtes fraîches maison ? Derrière une recette qui peut sembler rustique, se cache en réalité tout un art : celui de respecter la texture délicate de la coque, de gérer le juste équilibre entre le goût marin et la douceur des féculents, et surtout, d’en faire un plat de tous les jours... sans jamais le banaliser.

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Petites, charnues et délicatement iodées, les coques font partie de ces coquillages que l’on trouve encore à l’état sauvage sur nos côtes, ramassées à la main à marée basse. Longtemps cantonnées aux plats de fruits de mer ou aux soupes de poisson, elles s’invitent désormais à la table des amateurs de cuisine simple, rapide et savoureuse. Et quoi de mieux pour les sublimer qu’un plat de pâtes fraîches maison ? Derrière une recette qui peut sembler rustique, se cache en réalité tout un art : celui de respecter la texture délicate de la coque, de gérer le juste équilibre entre le goût marin et la douceur des féculents, et surtout, d’en faire un plat de tous les jours... sans jamais le banaliser.

Une tradition littorale ancrée dans les terroirs
La coque (Cerastoderma edule), également appelée « bucarde » dans certaines régions, est un mollusque bivalve qu’on trouve abondamment sur les littoraux atlantiques, notamment en baie de Somme, dans le golfe du Morbihan ou sur les plages charentaises. Sa pêche, souvent pratiquée par les pêcheurs à pied amateurs, est cependant strictement encadrée : en France, des arrêtés préfectoraux définissent les périodes de ramassage, les quantités autorisées (souvent limitées à 3 à 5 kg par personne et par jour), ainsi que la taille minimale des coquillages (souvent 2,7 cm).
Avant d’arriver dans nos assiettes, les coques passent par une étape cruciale : la purification. Riches en sable, elles doivent être soigneusement nettoyées. Les professionnels les placent dans des bassins d’eau de mer filtrée pendant 24 à 48 heures. À la maison, il est essentiel de les faire tremper dans de l’eau très salée (30 à 35 g/litre) avec une pointe de vinaigre ou de farine pour qu’elles recrachent le sable. Une précaution à ne jamais négliger, sous peine de transformer votre plat de pâtes en expérience croustillante… et désagréable.

Une cuisson éclair pour un résultat fondant
La coque est un coquillage fragile. Cuite trop longtemps, elle devient caoutchouteuse. Trop peu, elle reste crue. L’équation est donc simple : une cuisson rapide, maîtrisée, et surtout bien synchronisée avec celle des pâtes. C’est ici que la recette prend tout son sens.
La méthode la plus simple, et pourtant la plus efficace, consiste à faire revenir une gousse d’ail et une échalote finement hachée dans un filet d’huile d’olive, puis d’ajouter les coques dans une grande poêle bien chaude. Déglacez aussitôt avec un verre de vin blanc sec — un muscadet sur lie, par exemple, qui respecte la délicatesse de la chair sans l’écraser — puis couvrez. En trois à quatre minutes, les coques s’ouvrent. Retirez-les du feu aussitôt : le jus qu’elles ont rendu est un trésor, à filtrer précautionneusement pour en faire une base de sauce.
Côté pâtes, l’idéal est d’utiliser des tagliatelles ou des linguine fraîches. Leur texture souple épouse parfaitement celle des coques. Une fois cuites al dente, elles sont versées dans la sauteuse avec le jus filtré, une noisette de beurre cru (ou une touche de crème liquide légère pour les plus gourmands), un peu de persil plat finement ciselé, et enfin les coques réintégrées hors du feu. Pas plus. Pas moins.

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Une recette qui cache une richesse nutritionnelle
Derrière leur apparente simplicité, les coques sont de véritables concentrés de nutriments. Riches en protéines de qualité (près de 12 g pour 100 g), elles sont également une excellente source de fer héminique — facilement absorbable par l’organisme — avec un taux avoisinant les 28 mg pour 100 g, soit plus que dans un steak de bœuf ! On y trouve aussi du zinc, du sélénium, des vitamines du groupe B (notamment la B12), autant d’éléments qui participent au bon fonctionnement du système immunitaire et à la production d’énergie.
Associées à des pâtes fraîches, qui apportent glucides complexes et fibres (si elles sont à base de blé complet), les coques composent un plat équilibré, particulièrement intéressant pour les personnes actives, les sportifs ou simplement les amateurs de produits de la mer qui veulent manger sain sans faire compliqué.

Où savourer des coques en France ?
Si vous préférez découvrir les coques entre les mains expertes de chefs cuisiniers, plusieurs adresses en France les subliment dans des préparations à la fois simples et élégantes.
À Cancale, l’institution La Mère Champlain, face au port, propose en saison des linguine aux coques parfumées au basilic et citron confit, dans une version alliant tradition et fraîcheur.
À Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Le Casier, restaurant gastronomique du chef Julien Richard, met les coques à l’honneur dans une assiette marine raffinée : coques et couteaux juste ouverts, nappés d’un fumet réduit aux herbes du marais.
Dans le Finistère, Le Comptoir de la Mer à Loctudy travaille les coques locales en version « retour de pêche » : servies avec des pâtes au sarrasin et une émulsion d’algues, elles révèlent toute leur authenticité bretonne.
Pour une version plus méditerranéenne, Le Café de la Plage à Argelès-sur-Mer prépare des spaghettis aux coques du Roussillon, relevées d’un filet d’huile d’olive bio et d’un soupçon d’ail rose.

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Une recette à essayer chez soi : linguine aux coques et jus de coquillage
Ingrédients pour 4 personnes
• 800 g de coques bien nettoyées
• 400 g de linguine fraîches
• 1 gousse d’ail, 1 échalote
• 10 cl de vin blanc sec
• 30 g de beurre doux ou 2 c. à soupe de crème
• Persil plat, sel, poivre
• Option : zestes de citron non traité
Préparation
1. Dans une grande poêle, faire revenir l’ail et l’échalote émincés dans un peu d’huile d’olive.
2. Ajouter les coques et déglacer avec le vin blanc. Couvrir et laisser cuire 3 à 4 minutes.
3. Une fois ouvertes, retirer les coques, filtrer le jus de cuisson.
4. Faire cuire les pâtes al dente dans une grande quantité d’eau salée.
5. Égoutter les pâtes, les verser dans la poêle avec le jus filtré, le beurre ou la crème.
6. Remettre les coques, ajouter le persil et, si désiré, quelques zestes de citron. Servir aussitôt.

Une cuisine simple, mais loin d’être basique
Dans un monde où la cuisine tend parfois à l’esbroufe ou à l’ultra-transformé, revenir à des recettes marines simples, locales, et profondément ancrées dans nos traditions est un acte de bon sens. Les coques, avec leur discrétion et leur richesse, en sont un exemple parfait. Faciles à cuisiner, peu coûteuses, elles permettent de composer des plats élégants, nourrissants et rapides.
Alors, la prochaine fois que vous croisez ces petits coquillages sur les étals de votre poissonnier, ne les laissez pas de côté. Avec quelques pâtes fraîches et un peu d’attention, elles vous offriront une escapade iodée en moins de 20 minutes… sans quitter votre cuisine.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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